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Adar, retour à Yirminadingrad – Collectif

Des cendres et des gravats renaît Yirminadingrad.

Après l’exil, le retour à la cité. Les guerres intestines, les révoltes, les catastrophes n’auront pas eu la peau de la cité qui trône aux confins de l’Europe de l’Est, quelque part entre mer Noire et Balkans. Mais cette fois, la ville de Léo Henry et Jacques Mucchielli a de nouveaux visiteurs. En effet l’architecte a confié les clefs de la cité à des auteurs étrangers à Yirminadingrad, et les a laissé y mettre leurs empreintes, leurs ressentis, leur vision. Guidés par les illustrations sombres et sublimes de Stéphane Perger, onze auteurs ont rejoint Léo Henry à l’entrée et ont accepté de se perdre et de perdre leurs noms dans les ruelles et les décombres.

Défi osé dans une ville insensée, la partie méritait d’être relevée. L’univers créé dans les ouvrages précédents, si immersif et fascinant, pouvait-il être dompté par d’autres ? Autant te le dire sans faillir et sans trembler, lectrice, lecteur, mille fois oui. Adar est sans doute, des quatre tomes, le plus éclatant et le plus prenant. Chaque auteur a su s’immiscer dans le cœur et l’âme de la ville, s’en emparer, la faire sienne sans pour autant la dénaturer. On ne se perd jamais, malgré la variété des points de vue et la diversité des histoires, Yirminadingrad est toujours là, et ses évolutions sous les différentes plumes lui donnent encore plus de corps et de constance. Certaines nouvelles bouleversent, d’autres amènent une dose d’espoir, beaucoup chamboulent, naturellement, car c’est là l’essence de la cité que de nous bousculer. Mais chaque nouvelle est une nouvelle aventure, une nouvelle facette, une autre exploration.

La cohérence générale est incroyable, non seulement entre les nouvelles d’Adar elles-mêmes, mais au-delà, avec les trois tomes précédents. Yirminadingrad gagne en profondeur et en âme, ce qui n’est pas peu dire ! L’anonymisation des nouvelles devient rapidement un jeu lors des premières pages, reconnaître un style, un vocabulaire, des thèmes qui renverraient à l’une ou l’autre, mais très vite, sans que cela ne passe au second plan, la ville reprend sa place. Preuve, s’il en fallait encore, de la force de l’univers d’une part, et du grand talent des auteurs de l’autre, d’avoir su s’emparer de leur sujet avec leur patte et leurs particularités sans pour autant laisser s’échapper la vie de la cité.

Il est donc compliqué, tu le comprendras bien ma chère lectrice, mon cher lecteur, de te vanter en particulier la nouvelle de Stéphane Beauverger, de David Calvo, d’Alain Damasio, de Mélanie Fazi, de Sébastien Juillard, de Léo Henry, de Laurent Kloetzer, de Norbert Merjagnan, de luvan, d’Anne-Sylvie Salzman ou Maheva Stepahn-Bugni. Ce que je peux te dire, par contre, c’est que chaque histoire est une pépite. On commence par un attentat dans un théâtre, une prise de conscience et une perte de repère ; on croisera par la suite des architectes, des amoureux, des gens à la recherche d’un souvenir perdu, d’une réminiscence familiale, poussés par un désir parfois un peu malsain, souvent avec l’espoir d’un vestige suranné, pour un résultat toujours plus violent, plus bouleversant. On ne sait jamais ce que nous prépare Yirminadingrad. Elle n’évolue pas sous les idées des hommes mais sait s’en affranchir, s’ouvrir à certains, rester secrète aux autres.

Nous devons, une fois la dernière histoire terminée, la magnifique couverture de Stéphane Perger refermée, quitter Yirminadingrad, et cela, paraît-il, pour de bon. Laisser Yirminadingrad est un déchirement. Mais une chose est sûre, il ne pouvait y avoir de meilleur départ qu’Adar qui est un merveilleux abandon.

Dystopia Workshop
310 pages

Marcelline

À propos Marcelline

Chroniqueuse/Co-Fondatrice

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