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Anthony Doerr – Toute la lumière que nous ne pouvons voir

“Ton problème, Werner, (…), c’est que tu crois toujours que ta vie t’appartient”

Werner, jeune orphelin allemand, est passionné de mécanique. À neuf ans, il monte et démonte les radios qui n’ont déjà plus aucun secret pour lui, ou si peu et jamais pour très longtemps. Il devient alors le réparateur officiel de l’orphelinat et des alentours : TSF, horloge, machine à coudre… rien ne lui résiste. Mais son génie est bien vite récupéré à la cause nazie. Comme tous les autres adolescents, il n’échappe pas aux mouvements de la jeunesse hitlérienne et s’y engage bon gré, mal gré…

Marie-Laure, aveugle depuis l’âge de six ans, vit avec son père, serrurier au Museum d’histoire naturelle de Paris. Son enfance, elle la passe à réapprendre les gestes du quotidien, à s’orienter dans les rues de Paris, en devinant ce qu’avant elle voyait. Jules Verne et les casse-têtes que son père lui fabrique chaque année rythment sa jeunesse, jusqu’à ce que la guerre vienne tout chambouler. Pour Marie-Laure, les soldats allemands sont une vague de rumeurs, grondante, assourdissante et la guerre cette odeur de brûlé et de cendre.

On voit grandir en parallèle les deux adolescents qui se font immanquablement rattraper par l’Hisoire, par l’armée allemande. Pendant que Marie-Laure fuit Paris avec son père, Werner intègre une école élitiste à Berlin, et c’est à Saint-Malo que le destin les mènera. Ils se croiseront en 1944, sous les bombardements…

À la guerre, survit une légende, celle qui entoure une pierre précieuse conservée au Musée d’Histoire naturelle. Cachée, soustraite aux réquisitions allemandes pendant l’occupation, elle est la principale quête du major Von Rumpel, chargé d’évaluer les prises d’œuvres d’art et objets de valeurs.

Roman agréable à lire. Le style fluide et poétique combiné à l’alternance de courts chapitres donnent un texte original, vivant et lumineux qui ne se laisse pas assombrir par les malheurs que la guerre apporte dans son sillage. À travers ces trajectoires de vie, Anthony Doerr nous offre une approche de la 2nde Guerre mondiale détachée de toute idéologie politique. Résistants, collabos, soldats, civils n’ont qu’une seule volonté, celle de survivre, de poursuivre leurs rêves. La guerre n’est ici que le contexte de l’histoire, la réalité est ailleurs…dans les mystères de la radiophonie, dans la solution des casse-têtes, qui sait…

Anthony Doerr a reçu le Prix Pulitzer 2015 pour Toute la lumière que nous ne pouvons voir.

toute-la-lumiere-que-nous-ne-pouvons-voiréd. Albin Michel, 2015
610 pages
trad. Valérie Malfoy

Pauline

À propos Pauline

Chroniqueuse

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Un commentaire

  1. J’ai lu (plutôt dévoré) ce roman, il est passionnant et j’ai adoré les deux protagonistes 🙂

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