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Joann Sfar- Petit Vampire: La maison de la terreur qui fait peur

Et voici le deuxième opus des nouvelles aventures de Petit Vampire, personnage horrifiquement mignon de Joann Sfar, coincé dans un état de semi-mort plutôt enquiquinant à vivre quand on en a fait le tour…
Une jolie rencontre embelli son quotidien nocturne à la routine éternelle: celle avec un petit garçon à l’accent chantant du Sud, Michel, orphelin vivant chez ses grands-parents sous le ciel d’Antibes et pas vraiment fan des Maths et de l’école.
Cependant cette belle amitié risque de coûter cher au deux enfants, car l’affreux Gibbous rôde non loin, bien décider à assouvir sa perfide vengeance visant Petit Vampire et ses proches. Le vilain à la face de lune bubonique et son armée de Kawaii, petites bestioles ridicules et pas franchement futées, resserrent de plus en plus leur étau autour de la petite goule et semblent résolu à tirer parti de l’affection unissant les deux petits amis.


 

Petit Vampire sent que Michel est menacé par la mort-mort annoncée par le Gibbous et brave alors les interdits en quittant de nouveau l’enceinte protectrice de la Maison de la terreur en profitant de la diversion crée par une partie endiablée de cache-cache peinture. Mais il ne s’attend pas à ce que tous ses potes monstres le suivent à la trace, guidé par son chien Fantomate, fidèle et surtout très jaloux! Tout ce petit monde rencontre donc Michel qui ne semble pas plus effrayé que ça par leur dégaine pleine de dents pointues, de yeux globuleux et d’haleine puante et se décide même à les suivre dans leur demeure ectoplasmique pour une nuit de jeux endiablés!
Courses-poursuites sur les planches du bateau pirate, accord juré solennellement sur le crâne ancestrale en compagnie du Capitaine en personne, goûter sous les douze coup de minuit, tout se passe pour le mieux. Tant et si bien que Michel en oublie même qu’il est vivant-vivant et que les activités de sa nouvelle bande d’amis risquent bien de le rendre mort-mort…

La décision du Capitaine et de la mère de Petit Vampire tombe et est irrévocable: Michel sera raccompagné à son bercail et ne reverra plus ses nouveaux camarades morts-vivants afin qu’il ne finisse pas en charpie.
La déception et la colère envahissent alors notre petit héros qui se sent puni d’une faute qu’il n’a pas commis: celle d’être un vampire et donc de ne pas pouvoir se mélanger avec les mortels et d’être condamné à vivre une enfance éternelle seul, bloqué à jamais dans un corps d’enfant aux canines pointues.

Que ce soit sous les rayons du soleil ou bien ceux de la lune, Antibes devient la scène d’interrogation sur la mortalité, les rapports amicaux et sociaux, les différences qui réunissent très fort mais qui peuvent tout aussi vite aboutir sur des situations fatales. La relation enfant-parent est aussi mise en avant avec cette crise existentielle traversée par Petit Vampire et l’inquiétude grandissante de sa mère: protection et petitesse redondante du foyer vs aventure et dangers du monde extérieur, autant de problématiques abordées par un Joann Sfar jamais essoufflé.

Equilibrant terreur nocturne et jeux innocents et pétulants, il joue également de sa narration s’approchant parfois des annotations apportées aux storyboard, décrivant une musique accompagnant une scène ou bien l’atmosphère japonisante des rayons du soleil jouant entre les feuillages, se plaçant telle une voix off.
L’ambiance globale est reconnaissable entre toute, c’est bien celle d’un album aussi bien poétique que fou réalisé par Mr Sfar! Vivement le troisième tome qui viendra bouclé cette trilogie vampirique ébouriffante et mignonne à souhait.

Editions Rue de Sèvres
57 pages
Caroline

À propos Caroline

Chroniqueuse

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