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Le brigand bien-aimé – Eudora Welty

brigandIl était une fois, sur les rives du Mississippi, un innocent planteur, sa fille belle comme le jour, sa deuxième femme jalouse et acariâtre, des Indiens sur le sentier de la guerre, des bandits de grand chemin, et le chef des bandits, beau et séduisant.
L’innocent planteur va se lier d’amitié avec le beau bandit, sans savoir à quel fourbe personnage il a à faire; sa fille subit au quotidien l’ire de sa belle-mère, qui cherche par tous les moyens à la faire disparaître, et rencontrera, sans le savoir, le beau bandit, qui lui volera ses vêtements, ses jupons, son honneur et son cœur. Et derrière les fougères, les Indiens sur le sentier de la guerre guettent.

« Retourne t’en, mon cœur, rentre à la maison »

C’est un bien joli livre et une histoire complètement déjantée que nous présente les éditions Cambourakis en ce début d’année. Réédition d’un classique américain des années 40 écrit par Eudora Welty, une auteure peu connue dans nos contrées européennes, mais qui fait partie des grandes outre-Atlantique et s’est notamment fait remarquée par Faulkner, Le brigand bien-aimé n’est ni plus ni moins qu’un conte. Mais pour adulte. Et des adultes qui aiment les contes. On y retrouve la princesse (menteuse comme une arracheuse de dents) isolée dans son château, ici une plantation de coton, de tabac et d’indigo perdue au milieu des cèdres et des chênes, la méchante marâtre qui persécute la belle princesse, le prince charmant qui n’est pas celui qu’on croit, le stupide méchant au service de la belle-mère, la menace inquiétante, les animaux qui parlent…
Tous les thèmes chers aux contes de fées sont ici réunis: construction familiale vacillante, jalousie mère/fille, sexualité, rapport à l’identité, le tout dans les décors somptueux et atypiques des rives du Mississippi, de la Nouvelle-Orléans, de ce Sud américain chaud, moite et hypnotisant.
Court et efficace, Le brigand bien-aimé ne prend pas le temps de faire de pause, et nous entraîne de péripéties loufoques en face-à-face savoureux qui réservent de grands moments: dès les premiers échanges les personnages sont posés, le ton est donné et la fantaisie fait son œuvre, sous le regard des corbeaux bavards et des têtes esseulées…

Avec beaucoup d’humour et de poésie, Eudora Welty s’amuse avec le genre et il en sort une histoire complètement fantasque et décalée, qui mêle à la perfection le conte traditionnel et le western, où chacun en prend pour son grade, sous le regard inquiétant et noir des Indiens. Jubilatoire!

Cambourakis
112 pages

Marcelline

À propos Marcelline

Chroniqueuse/Co-Fondatrice

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