Un dernier livre avant la fin du monde WebZine Littéraire
Les frères Sisters, deux tueurs professionnels à la solde du Commodore d’Oregon City, traversent les Etats-Unis d’Amérique pour tuer un chercheur d’or en Californie. Les frères Sisters sont des opposés. Charlie n’a peur de rien et est impulsif, il pense surtout à ses intérêts, son désir de richesses et à son avenir professionnel dans le milieu du crime. Elie, quant à lui, est plus réfléchi. C’est le rondouillard chaleureux, le gentil, celui à qui on se confie, celui qui vous tapote le dos quand ça ne va pas très fort. C’est un duo de tueurs aux tempéraments opposés mais un duo redoutable et surtout légendaire dans tout l’Ouest.
Le roman va vous faire suivre les deux frères dans leur traversée des Etats-Unis et vous faire assister à toutes leurs péripéties et surtout mésaventures qui vont profondément les changer.
Ce roman est le deuxième de Patrick deWitt, après un obscur premier roman sorti en 2010 (Ablutions, Actes Sud), l’auteur explose littéralement avec ce roman. Les frères Sisters est un western initiatique drôle, sensible et cruellement humain. Mélangeant les styles littéraires, son western empreinte au « nature writing », au roman pluraliste, au roman d’aventure et même à un certain esthétisme du « Pulp ».
Patrick deWitt est impressionnant dans ses descriptions, un peu comme G.Simenon. En quelques mots, voire une phrase ou deux l’auteur nous plonge dans une ambiance, un lieu ou une scène. Une mise en ambiance ultra efficace qui en moins de deux vous permettra de vous croire à San Francisco en 1851. Cette efficacité, en dehors de prouver une certaine maitrise de l’auteur, a aussi pour but de conserver un rythme tout le long de l’histoire et c’est ce rythme qui fini de nous plonger dedans, car oui le tout fonctionne et on a vraiment la sensation d’être au côté d’Elie et Charlie Sisters.
Vous l’aurez compris ce western est hautement addictif, l’histoire réussie et l’immersion totale. Je le mettrais très volontiers au coté de Josey Wales, hors la loi de Forrest Carter (Passage du nord-ouest, 2013).
Actes Sud/Babel
360 pages
Ted
