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Tom Drury – Pacifique

Retour au Comté de Grouse !

Troisième volet de l’histoire de ce comté et de ses habitants, ceux-là même que nous découvrions avec une grande admiration dans « La fin du vandalisme » et suivions avec un plaisir non feint dans « Les fantômes voyageurs ». Un plaisir toujours au rendez-vous pour le troisième volet de l’histoire de Dan, Louise, Micah, Charles, Mary, Joan, etc…

Dan, devenu détective privé avec son associé et ancien rival Lynn Lord, se voit charger d’effectuer des petits boulots, essentiellement de l’espionnage pour le compte d’une femme suspicieuse ou de parents inquiets quant à la vie mené part leur fille. Puis un jour, comme un autre en apparence, débarque un certain Jack Snow, ex-taulard, impliqué dans un trafic de fausses reliques celtes. Un personnage qui va entrer dans sa ligne de mire. Il va s’avérer que se dernier n’est autre que le petit ami d’une fille sur laquelle Dan enquête. Le tout va encore se corser un peu plus avec l’arrivée de Sandra Zulma, une mystérieuse femme à la recherche d’une pierre celte. Une pierre que Jack Snow aurait en sa possession… En parallèle nous suivons les aventures de Micah, adolescent dans ce dernier volet, qui retrouve sa mère à Los Angeles et se découvre une nouvelle vie sous le soleil de californie.

Rien ne change et tout bouge dans le comté de Grouse, les personnages ont vieilli. Le temps à fait son œuvre, Le couple Dan et Louise tient bon l’épreuve du temps à la différence de Charles et Joan. Un autre personnage se découvre une nouvelle passion pour…le vandalisme. Mais ce qui est le plus marquant, tout comme dans les deux histoires précédentes, et par extension ce que nous aimons le plus, c’est la routine. Ce sentiment d’être témoin d’un quotidien qui défile sous nos yeux, de pouvoir l’approcher et le toucher.

« Depuis qu’il avait choisi de ne pas se représenter pour un sixième mandat au poste de shérif, Dan Norman travaillait pour une agence de détective privé, au cinquième étage du Bâtiment Orange à Stone City.
L’agence s’appelait Lord Norman Associés, du nom de son fondateur, Lynn Lord, mais Dan et son assistante, Donna, abattaient l’essentiel du travail.
Lynn Lord avait plus ou moins pris sa retraite dans le sous-sol de sa maison, où il concevait et construisait des appareils audio et vidéo, dont certains avaient été brevetés. On disait de Lynn qu’il était l’un des meilleurs joueurs de fléchettes du comté, mais dans le comté les joueurs de fléchettes n’étaient pas non plus légion. »

IL y avait eu cette sensation avec d’autres auteurs, par exemple Jim Harrison et son Dalva, qui donnait l’impression de partager la vie de l’héroïne, de la connaître par cœur. Drury offre ce même privilège. Par les images employées, la finesse et l’intelligence des dialogues, ou par ces petites péripéties du quotidien qui subliment le texte en quelques lignes.

Il y a de l’intelligence et de la grandeur chez cet auteur. Un univers profondément riche appuyé par une plume unique. Un roman qui ne nécessite pas de lire les précédents pour le comprendre. Ouvrir un livre de cet écrivain, c’est comme goûter une tranche de vie d’une autre personne, sentir ce qu’il peut ressentir, vivre ce qu’il vit. Un rapport de transmission fort à travers les mots de l’auteur. Une œuvre tout en nuance et en subtilité.

Tom Drury

Tom Drury

Editions Cambourakis,
Trad. Nicolas Richard,
250 pages,
Ted.

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À propos Ted

Fondateur, Chroniqueur

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