Accueil » Fantasy/SF » Le sacre des orties – Jérôme Noirez
Féerie pour les ténèbres

Le sacre des orties – Jérôme Noirez

Une nouvelle route est apparue sur les flancs des monts qui mènent à Ando. La route du col n’est plus seule, et et les voyageurs esseulés non plus… La Technole prend ses aises et émerge là où personne ne l’attend. Un carnage du fait d’un monstre à carne lisse et repoussante pousse les marins à terre, loin des flots destructeurs et séducteurs de l’Hibondière. Des idées bien bizarres, tordues, possessives et noires s’infiltrent dans les têtes, et le nom de Gourios, ville dont certains viennent mais que personne ne connait, éveille l’attention et les tensions.

« La route ne cesse de virer. A croire qu’elle hésite sur la direction qu’il serait bon de prendre, et qu’en définitive, elle ne désire qu’une chose: rebrousser chemin. L’asphalte gris plisse sous l’effet de cette épouvante.
Car en ces lieux isolés, même les routes ont peur. »

Après les aventures de Féeries pour les ténèbres, nous allons retrouver ici un petite partie des protagonistes du premier tome. Sans trop en dévoiler non plus, mais si tu n’as pas lu le premier tome, lectrice, lecteur mais que tu comptes bien sûr le faire, passe ton chemin pour le moment !
Grenotte et Gourgou ont trouvé accueil dans une ville quelque peu perdue, auprès d’autres orphelins, et c’est tant mieux. Sous la protection de la jeune Gamboisine, les deux orphelins continuent leur bonhomme de chemin, évitant parents et adoption (beurk!), et traînent leurs guêtres dans les fourrées, les bois, la boue, les bancs de l’école et les frigos. Mais quand le maître d’école, pris d’une folie brune, séquestrent les enfants qui ensuite disparaissent, c’est une force d’une nature bien plus sombre et incompréhensible qui va émerger des tréfonds de la terre.
Pendant ce temps, Malgasta va, elle, s’embibocher avec un marin de l’Hibondière et partir sur la mer tueuse tenter de comprendre quelle est cette créature qui hante l’île d’Eschamat, rocher isolé battu à flanc par les flots meurtriers de la mer de l’Est.

Tout ce petit monde, et d’autres encore, mais il faut garder des surprises, va découvrir que venu d’En-dessous, ça dévore tout.

« Pauvre espèce, pensent-ils, on dirait que les esprits invisibles ont choisi d’exercer sur eux leur courroux le plus arbitraire. Alors, avant de te plaindre de ton malheur d’ours, pense aux hommes qui sont nés pour souffrir et pour éternellement payer les crimes qu’ils commettent conter eux-mêmes »

Il n’y a pas de mots pour décrire le plaisir à la lecture du Sacre des orties. La musicalité et l’inventivité de Jérôme Noirez est un enchantement de page en page. Les créature qui peuplent les forêts de ses contrées suffiraient à donner des cauchemars au plus vaillant des chasseurs des Brohls, et les monstres qui se bercent au flot des ses mers pourraient convaincre n’importe quel marin de ne pas remettre le pied sur un bateau de sitôt !
On s’enfonce un peu plus dans les horreurs propagées par la Technole,on creuse un peu plus dans cette matière aux origines mystérieuse, qui propage ses objets, matériaux et déchets, mais aussi des idées, des pensées. Le macabre côtoie la musique et la poésie, le tout mâtiné d’une couche d’un humour noir et piquant, qui entame notamment chaque chapitre de proverbes plus savoureux les uns que les autres. Mais Noirez n’est pas un enfant de choeur, et chaque rire et sourire dissimulent une charogne, des tripes à l’air ou des créatures que l’on ne voudraient voir hanter les nuits de son pire ennemi.

Un tome 2 ensorcelant et terrifiant, dont on ne peut se décoller, qui nous déchire le coeur et assombrit nos rêves.

Le sacre des orties couv446 pages
J’ai Lu/ Le Bélial

Marcelline

À propos Marcelline

Chroniqueuse/Co-Fondatrice

Vous aimerez aussi

Perrine Le Querrec Les Pistes couverture

Perrine Le Querrec – Les Pistes

Sans blanc ni respirations, les possibilités s’enchaînent en cristallisant la violence ou l’amour, épinglant l’innocence et la colère bouillonnant dans les cœurs d’Ève, Ptiotr et Tom. Ces derniers forment un écho de surfaces dépolies, comme autant d’éventualités sur lesquelles s’envoler, se décliner à l'infini et mourir, peut-être. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Powered by keepvid themefull earn money