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Poison Ivy Batman Arkham

Batman Arkham – Poison Ivy

Dans les ruelles sombres et tortueuses de Gotham City, étouffée par le bitume et la pollution, la végétation se meurt. Personne ne semble lui prêter attention, les nanti·es étant trop préoccupé·es par la prolifération de leur fortune et les plus démuni·es par leurs vies sans soleil. Seule une silhouette à la fois végétale et humanoïde semble déterminée à restaurer le règne de la nature, par tous les moyens. Chevelure enflammée, parfum hypnotique et peau d’émeraude, Poison Ivy sort de l’ombre dans ce deuxième opus de la série Batman Arkham, consacrée aux ennemi·es les plus mythiques du Chevalier Noir.

Dans ce tome, on revient donc sur la chronologie de Poison Ivy, de son apparition en tant que figure féminine plutôt écervelée et superficielle à son évolution en personnage torturé, en proie à un combat aussi désintéressé qu’insensé. Née Pamela Lillian Isley, elle a toujours été fascinée par les plantes et est devenue une brillante étudiante en botanique et toxicologie une fois adulte. C’est malheureusement lors de ses études qu’elle tombe sur le professeur Jason Woodrue, un homme sans aucun scrupule qui la manipule et en fait son cobaye.
Depuis, la jeune femme est capable de comprendre les plantes, devenant alors encore plus sensible à leur condition. Son organisme mute également, la transformant en une Gaia à la fois puissante des lianes.

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Elle va donc se lancer dans une guerre éperdue contre l’humanité qui la toujours déçue et trompée, et qui saccage la Terre sans aucune vergogne. Ses attaques sont majoritairement à l’attention des figures politiques véreuses, des riches égocentriques et les lobbies, notamment celui des armes. Bruce Wayne lui-même sera visé, en tant qu’homme de pouvoir désireux de faire régner la justice humaine au détriment de la nature.  

Dans ce volume de Batman Arkham, on trouve treize récits scénarisés et illustrés par de grands noms de l’univers des Comics, balayant une partie de l’avancement de Poison Ivy, cette anti-héroïne souvent oubliée au profit d’Harley Queen, sa grande amie, ou encore de la féline Catwoman. Le choix des titres retenus (dont certains sont inédits en France) s’étend sur une période d’une quarantaine d’années, offrant donc à la fois un large éventail de styles graphiques et narratifs, du plus rétro au plus moderne.

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Si Prenez garde à Poison Ivy ! Ouvre le bal avec les couleurs criardes de son époque (1966) et offre une vision très plate de l’intéressée, la plupart des autres histoires l’étoffent, lui apportant un côté plus sombre et torturé (notamment l’époustouflant épisode intitulé L’ombre d’un doute), ou même candide et cartoonesque (Le Pari).
De ce fait, la vision de chaque auteur vient apporter une nouvelle facette à ce personnage très complexe : on la voit tour à tour belliqueuse, manipulatrice, parfois facétieuse et ingénue… Ainsi, Poison Ivy n’est pas seulement une femme fatale ou une « belle plante »,  c’est avant tout une scientifique passionnée et extrêmement douée, une femme avec sa personnalité et ses aspirations.

Seul·es Harley Queen et Batman semblent pouvoir briser sa carapace et son côté misanthrope, la première par amitié et le second par une étrange obsession réciproque, aussi trouble que névrosée. Leur danse macabre est d’ailleurs la pierre angulaire de nombreux épisodes où il et elle s’affrontent.

Occupant une part unique dans l’univers de Batman, Poison Ivy est une figure fascinante à la fois écoterroriste, sensible et incomprise. Oscillant entre le crime, la justice et ses propres démons, elle mérite amplement cette anthologie offerte par Urban Comics.

Poison Ivy Batman Arkham
Collectif

344 pages
Urban Comics
Caroline

À propos Caroline

Chroniqueuse

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