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Christophe Lartas – La planète des ombres

Un livre bien étrange…

C’est bien le minimum qu’on peut en penser. Et encore l’utilisation d’un euphémisme est de mise ici. Christophe Lartas nous livre une sorte d’apologie de l’échec humain à travers des instantanés. Les courts chapitres, présentant par la même occasion des créatures immondes, des titans avides, des monstres insatiables et des souffrances nauséeuses, s’enchaînent à un rythme haletant. Sans jamais de répit l’auteur impose dès lors un rythme qui ne s’achèvera qu’à l’ultime page.

« La mort et l’horreur sont devenues notre seul horizon ; l’unique cauchemar de nos jours et de nos nuits »

Au fur et à mesure du récit on ne peut s’empêcher d’avoir un œil quasi comparateur au style « lovecraftien ». Protubérances gélatineuses, colosses nanotechnologiques, monstruosités hybrides, céphalopodes extragalactiques, démons flamboyants aux cornes lyriformes, rituels incantatoires et psalmodies démoniaques, rien ne semble arrêter l’imagination fertile de l’auteur et tout nous porte à croire qu’une part de son imagination est inspirée du célèbre ouvrage le « Nécronomicon ».

Si l’auteur semble vouer une certaine sympathie à l’égard des termes scientifiques et difficilement prononçable il rejette cependant l’espoir et l’avenir de l’humain. Dès les premières lignes, et ce jusqu’à la toute dernière, rien n’est envisageable pour eux. Sur la terre semble se jouer un syncrétisme entre paradis hypothétique et purgatoire.

« Quand cesseront-ils de nous rouler dans le sang et l’urine ? De nous crever le foie et les reins avec des perceuses électriques portatives ? »

Après tant de chapitres capillotractés où l’échec de l’humain est mise en scène on pourrait penser que la plume de Christophe Lartas se galvaude, mais il n’en est rien. Si au premier abord ces mises en abysse nous plonge dans un dégoût sans nom le vocabulaire utilisé ici est véritablement salvateur. Plutôt que jouer sur le dégueulasse jusqu’au bout l’auteur allie subtilement la finesse et la barbarie. Un mélange brillamment orchestré qui fait de ce livre un « page-turner » plutôt qu’un livre qu’on aurait vite envie d’oublier.

« Comment lutter contre de telles puissances ? Comment meurtrir des vortex myoplasmiques ? Des exosquelettes siliceux ? Des ombres chromatogènes ?… Comment blesser des cyclopes irascibles hauts de cent vingt mètres ? Des lycoses à la cuticule carbonée ? Des tores métallifères aux ailes micacées ?… »

Une prouesse, un tour de force diaboliquement osé et un mélange « pseudo-lovecraftien » où immondices et finesse se comportent comme des vieux frères d’armes.
christophe lartas242 Pages
Éditions de l’Abat-Jour
Ludo

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