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Interview éditeur: Cambourakis

344Dans l’univers de l’indépendant un éditeur prend du galon et nous propose un catalogue d’une qualité exemplaire alternant avec des rééditions osées et des nouveautés audacieuses faisant très souvent mouche. Une maison d’éditions qui a su se construire une image forte qui symbole la qualité et l’inventivité. Vous l’aurez compris nous parlons de Cambourakis:

1/ Qu’est-ce qui vous a décidé à sauter le pas et a créer votre maison d’édition? Pourquoi avoir choisi de travailler dans ce domaine?

La création de la maison d’édition n’a pas été si préméditée que cela, finalement cela s’est fait assez rapidement, j’étais libraire depuis une dizaine d’année, je commençais à réfléchir à créer ma propre librairie, et finalement s’est vite greffé une autre possibilité, créer ma maison d’édition, inconsciemment, cela devait trainer dans ma tête depuis longtemps, et dans ce moment d’interrogation, prenant aussi conscience de la valeur de mon expérience, comme libraire généraliste et spécialisé bd, l’idée de passer du côté de la création s’est imposée.. Une autre manière de travailler dans, avec les livres.

2/ Quelle est votre politique/ligne éditoriale?

Je n’ai pas de ligne éditoriale très stricte, mes goût son éclectiques, et finalement la cohérence, je l’espère, est sensible à travers l’ensemble du catalogue. Il y a plusieurs portes d’entrées, plusieurs lignes traçables entre les livres, la volonté de construire des domaines parmi les littérature étrangères, cela prend du temps, forcément (hongroise, grecque, américaine…), un certain goût pour la comédie, l’humour noir ( cela est valable pour la bande dessinée et la littérature), une exigence en termes d’écriture, mais cela est bien vague, j’en suis conscient…En tous cas jamais rien d’exclusif, ma volonté a toujours été d’être ouvert sur le monde…

3/ Comment choisissez-vous les textes, les auteurs avec lesquels vous allez travailler?

Il n’y a pas une méthode, mais un ensemble de voies qui mènent aux textes : on joue d’abord avec son petit panthéon personnel, son passé de lecteur, puis les rencontres jouent un rôle décisif, et de plus en plus à mesure que le catalogue se développe, que de nouvelles collaborations apparaissent. Dans un catalogue comme le nôtre, tourné vers les littératures étrangères, les traducteurs sont évidemment des passeurs irremplaçables. C’est par exemple Nicolas Richard qui nous a fait découvrir David Ohle, nous n’aurions pas pu publier Krasznahorkai sans connaître sa traductrice, Joelle Dufeuilly…Le travail d’exploration des catalogues d’éditeurs disparus qui ont fait un travail remarquable dans les années 70, 80 ou 90 peut aussi être fécond. Et puis il faut garder ses antennes en éveil, on finit toujours pas saisir de bonnes vibrations ici ou là quand on navigue au milieu de lecteurs passionnés…

4/ Comment se passe le travail avec l’auteur (et le traducteur le cas échéant) depuis la sélection de l’ouvrage jusqu’à sa sortie?

La maison se développant, je ne suis pas forcément à même de faire personnellement le suivi avec les auteurs et traducteurs. Plusieurs personnes m’entourent pour effectuer ce travail, Julien de la Panneterie, Géraldine Chognard, Amandine Schneider aujourd’hui… Mais nous tenons à un suivi le plus précis et méticuleux possible, il nous est arrivé de passer des journées entières à nous casser la tête sur une phrase, ce qui peut-être un peu exagéré, mais qui est aussi un des aspects les plus passionnants du métier…

5/ Un coup de projecteur sur une sortie plus ou moins proche?

Le nouveau Don Carpenter fin aout évidemment! un livre formidable, solaire, jouissif, qui fait découvrir une nouvelle facette de cet écrivain que nous avons la grande joie de faire découvrir au public français.

6/ Quel(s) texte(s) auriez-vous voulu publier? Quel(s) texte(s) êtes-vous fier d’avoir porté?

Comme une partie de notre catalogue est consacré à la réédition, cela me permets d’avoir le plaisir d’être l’éditeur d’auteurs dont je ne suis pas à proprement parler le découvreur – et j’aurais aimé l’être – comme Stanley Elkin, Anna Kavan ou Eudora Welty… Quant à être fier… il y a certes des textes qu’on est particulièrement heureux de porter, mais il est difficile d’en citer un sans avoir le sentiment de rabaisser les autres… donc je me refuse aux hiérarchies, l’exercice est trop périlleux…

À propos Ted

Fondateur, Chroniqueur

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