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Jim Carroll – Downtown diaries

Jim Carroll, tout comme Selby Jr. ou Andy Warhol dans un autre registre, est une figure emblématique de la culture – et surtout contre-culture – new-yorkaise. Dowtown Diaries faisant écho surtout à un premier roman BasketBall Diaries (10/18). Roman/ récit autobiographique, Basketball Diaries présentait le Jeune Jim, amateur de basket talentueux tombant petit à petit dans la drogue et la débauche. Ce premier roman donna naissance à un film moralisateur et on peut le dire ici nauséabond, même si Di Caprio est bon dedans, réalisé par un certain Scott Kalvert, qui de mémoire de cinéphile n’a réalisé qu’un autre nanar : Deuce wild. Parenthèse cinéma fermée revenons sur l’univers de Jim Carroll.

Downtown Diaries c’est quoi ?
Il s’agit d’un récit autobiographique de l’auteur publié aux États-Unis en 1987 et qui raconte ses années drogues à New York sur une période allant de 1971 à 1973. Mais il s’agit surtout d’un portrait d’une population new-yorkaise de plus en plus décomplexée que ce soit vis-à-vis de la drogue ou de la sexualité. Jim Carroll dans ce récit nous parle de ses aventures amoureuses, de ses flirts, de ses fantasmes, de ses rencontres, de drogue, de misère, de moments plus lumineux et d’autres plus sombres, son texte parle de la vie, certes rude et pas forcément des plus plaisante mais de la vie qu’il a choisi.

« Je me fait un shoot et file dehors. C’est une de ces nuits bleu acier dans laquelle baigne Park Avenue South, et le laser qui m’obsède tant transperce la nuit de sa lumière chirurgicale. Il à l’air menaçant, comme si quelqu’un avait percé un trou dans un bidon de plutonium et qu’en sortait une lumière mortelle. Je veux que sa lumière traverse ma main, comme dans la backroom de chez Max’s, où son voyage complexe prend fin, mais elle plane à cinq étages de hauteur et je ne peux la saisir. Plus elle est haute, plus elle m’obsède. Je remarque qu’elle passe par l’adresse qu’Andrea m’a indiquée. Et maintenant pour la première fois depuis que je suis sorti, je remarque autre chose, de pas très rassurant. Je fouille mes poches pour trouver ma fiole de Valium… aux rebords usés…Nauseam incipius. »

Écrit comme un ensemble de chroniques du quotidien l’auteur a réussi à capter son époque et l’ambiance de cette époque, que ce soit Bob Dylan, les drogues utilisées, les mœurs du moment, dans ces lignes renaissent Lower East Side, et un New York dépotoir que l’on ne pourrait plus concevoir de nos jours.

« New York s’est transformée en une vieille épave de voiture qui tient grâce à divers rafistolages ; je pense sérieusement à laisser en plan t à l’échanger contre une tire plus neuve… peut-être tenter la Californie. »

Le style de l’auteur tout en finesse et d’une simplicité déconcertante n’est pas sans rappeler des auteurs de chez 13e note. Vous avez aimé Mark Safranko, Dan Fante, Tony o’Neill ou Barry Gifford, vous aimerez Jim Carroll, à ceci près que la finesse de Jim emprunte à la poésie le sens du verbe et des tournures de phrases pour illuminer et rendre supportable certaines scènes que nous trouverions repoussantes chez d’autres auteurs. Jim Carroll mérite d’être connu et plus mis en avant, Basketball Diaries (le film) ne lui rend pas justice, son écriture est beaucoup plus viscérale et vivante que ce que vous aviez pu voir.

car couvÉditions Inculte,
Trad. Jérôme Schmidt,
205 pages,

Ted.

À propos Ted

Fondateur, Chroniqueur

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