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Paul Lynch – Ciel rouge, le matin

A l’occasion de la publication en format poche chez Le livre de poche, c’est l’occasion parfaite pour vous reparler du premier roman de Paul Lynch, « Ciel rouge, Le matin ». Paru en 2014 chez Albin Michel, ce premier roman, déjà traduit par l’excellente Marina Boraso, est d’une puissance et d’une violence rares. Entrez donc dans cet univers âpre et sans concession, bienvenue en terre lynchéenne !

En 1832 dans le nord de l’Irlande, Coll Coyle est un père de famille, métayer, sans histoire, futur papa pour une seconde fois. Une vie bien rangée, pas drôle tous les jours, mais une vie bien remplie. Hamilton, le fils du propriétaire des terrains mis en métayage, bête comme ses pieds et ignoble au possible, à la suite d’un obscur différend souhaite renvoyer des terres de son père Coll Coyle et sa famille, sans possibilité de recours, du jour au lendemain. Le ton monte et l’irréparable se produit lorsque Coyle tue par accident Hamilton .
Une seule solution s’impose à Coyle, la fuite, pour échapper aux hommes à ses trousses et pour préserver sa famille qu’il laisse sur place. Une fuite qui va le mener dans différentes bourgades, puis dans une ville côtière. N’ayant d’autre solution que de prendre le premier bateau en partance, Coyle va se retrouver aux Etats-Unis. Une cavale sans fin pour fuir des hommes sans scrupule. Cette fuite devient une odyssée avec l’espoir d’un éventuel retour auprès des siens, un jour, peut-être…

La fulgurance de l’écriture de Paul Lynch sur ce premier roman est autant un hommage à ses auteurs de prédilection, Faulkner en tête de liste, qu’un immense clin d’œil à une certaine forme de littérature américaine, il y a du Cormac McCarthy dans ce « Ciel rouge, le matin ». Mais ce premier roman est surtout le témoignage de l’émergence d’un écrivain irlandais d’une grande qualité narrative et d’une finesse d’écriture rare. Ce qui nous saute à la figure dans son second roman « La neige noire », cette poésie et cette véracité dans l’écriture, une écriture très organique, sans concession, apparait dans ce roman par fulgurance, par petites touches, mais, tout comme Faller dans le texte, à chaque fois nous saute à la gorge et ne nous relâche pas.

Récit d’une fuite, qui devient petit à petit une quête de rédemption pour un homme qui subit tout ce qui lui arrive dans le seul espoir de retrouver les siens, c’est aussi un texte sur l’immigration des irlandais aux Etats-Unis, leur intégration dans ce nouveau continent plein de promesses et d’espoir mais, finalement, qui n’a à offrir que souffrance et déception.

Quelque part entre Faulkner et McCarthy se trouve une toute petite place pour ce roman, un premier roman percutant, plein de colère et dur, mais un texte d’une beauté et d’une finesse d’écriture rare. Si vous n’avez rien lu de Paul Lycnh commencez par celui-ci, si vous avez lu « La neige noire » prenez le temps de lire son premier roman, qui finira, à coup sur, de vous convaincre que cet écrivain a de l’or dans les mains.

ciel rouge couvLe livre de poche,
Trad. Marina Boraso,
288 pages,
Ted.

À propos Ted

Fondateur, Chroniqueur

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