Quatre femmes composent la 12ème expédition à se rendre au-delà de la frontière, dans la zone X. Une psychologue, une géomètre, une anthropologue et une biologiste. Pas de nom, pas d’intime. Les quatre femmes vont devoir reprendre là où la 11ème s’était arrêtée et continuer la découverte de cette zone mystérieuse, de sa faune, de sa flore, de son espace et de son développement. Mais la zone X est un endroit mystérieux, vivant, presque … manipulateur ?
Nous découvrons cette zone via les mots de la biologiste. En effet les membres des expéditions en zone X sont fortement invités à remplir un journal et la biologiste sera notre porte sur cet endroit.
D’où vient vraiment la zone X ? On ne le sait pas exactement. Que s’y passe-t-il ? On voudrait bien le savoir ! Qu’est-il advenu des 11 expéditions précédentes ? Disparition, morts, retours surprises, amnésie, maladies… Leur sort est plus que mystérieux également. Et pourtant, il s’en passe des choses dans cette zone.
Jeff VanderMeer est un grand auteur américain assez peu publié en France. C’est pour te dire, lectrice, lecteur, Annihilation est son second roman de fiction traduit dans la langue de Kloetzer, après le recueil de nouvelles La cité des saints et des fous. Dans le genre rare, ça se pose là. Et c’est assez surprenant à la lecture de ce roman-ci.
On pourrait le qualifier de roman d’atmosphère, d’ambiance, tant celle-ci est prégnante et nous entoure longtemps après avoir refermé le livre. Une angoisse planante, une menace inquiétante, le tout agrémenté d’un parfum de séduction, d’interdit à franchir.
On pourrait aussi dire de lui qu’il est un roman psychologique. Les relations entre les quatre personnages et la distance induite par leur mission (très mystérieuse) conduit à des comportements surprenants et des situations anxiogènes palpitantes.
Premier tome d’une trilogie intitulé Les remparts du Sud (dont je ne te dirai rien, lectrice, lecteur, pour te laisser un peu de surprise, et aussi parce que ces remparts du Sud sont très mystérieux), Annihilation se démarque fortement, donc, par cette ambiance très vite installée, froide et angoissante et qui éclate par moment dans des paroxysmes de tension débordant de sensations, peur et fascination mêlées.
Un peu Lovecraft, un peu King, Jeff VanderMeer a brillamment réussi à nous entraîner dans son monde et promet beaucoup pour la suite de sa trilogie. Un roman prenant, efficace et original, et aussi, tu l’auras compris, très mystérieux !
206 pages
Au Diable Vauvert
Traduit de l’anglais par Gilles Goulet
Marcelline