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Barry Graham – Le livre de l’homme

Barry Graham est l’auteur de deux titres parus chez feu13e note éditions, à savoir « Regardes les hommes mourir » et l’excellent « Les nuits blanches d’Edimbourg ». Auteur estampillé « Dirty realist », c’est avant tout le témoin de la dérive de l’homme et de l’âme de ce dernier dans ce monde contemporain totalement schizophrénique. En 1995 un titre, resté jusqu’à ce jour inédit, encensé par Irvine Welsh, avait fait grand bruit lors de sa sortie en Angleterre : Le livre de l’homme. Cette année Tusitala le rend enfin disponible pour les lecteurs francophones, grâce à la superbe traduction de Clélia Laventure.

« Les dieux sont cruels. Le destin est cruel. Le karma est cruel. Quel que soit l’objet de votre croyance, soyez assuré qu’il est cruel ; et si vous ne croyez en rien, alors tout n’est que cruauté »

Kévin Previn, un auteur, artiste, vivant à Londres est envoyé à Glasgow, sa terre natale, pour réaliser un documentaire sur un certain Mike Illingworth, un mystérieux auteur de deux romans, dont le fameux « Le livre de l’homme ». Un auteur mort du sida et qui fut un proche de Kévin à une certaine époque. Glasgow devient pour notre narrateur un retour aux sources avec une abondance de souvenirs d’une époque pas si lointaine, où le jeune Kévin voulait devenir auteur et côtoyait ce monde de punk, camés, et marginaux. Un passé qu’il croyait avoir oublié, mais aussi un passé qui va lui faire comprendre le chemin qu’il a parcouru depuis. Le livre de l’homme bien plus que le livre de son ancien ami est avant tout le cheminement de Kévin dans sa vie.

« S’il avait peur de la mort, il était terrorisé par la dégénérescence. Il savait qu’il ne pourrait tromper la mort, mais il a essayé de tromper la nature. Il avait son héroïne pour aider. »

Un livre qui aspire le lecteur dans un monde désabusé, les années Thatcher, à l’image de cette scène de racket par les policiers, ou encore toute cette jeunesse qui ne se fait pas trop d’illusion quant à son avenir et totalement camée pour fuir cette réalité. Ce roman est le témoignage d’un enfer réel, d’une génération perdue, ou l’espoir de la drogue était finalement la plus belle promesse d’un avenir meilleur.

Un livre dur qui est parcouru par des moments de grâce, le cheminement et la construction de Kévin, l’écriture qui va le sortir de là, en est un parfait exemple, l’ombre de Mike Illingworth plane sur tout le roman et les citations de son roman en début de chaque chapitre, souvent pleines d’ironies, donnent un contraste brillant avec l’histoire de Kévin. Un roman fort et beau, un texte réaliste et cruel.

Le livre de l'hommeTusitala éditions,
Trad. Clélia Laventure,
248 pages,

Ted.

À propos Ted

Fondateur, Chroniqueur

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