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Black Science – Remender, Scalera et White

Grant et son équipe scientifique ont fabriqué le Pilier, une invention qui donne accès aux infinies dimensions parallèles que confère l’univers. Au nom de la science et du progrès, le prototype doit procurer à l’humanité les ressources inépuisables qui lui sont nécessaires, mais ces voyages stellaires ne sont pas sans conséquences. Car qui veut jouer à Dieu, convaincu de pouvoir déjouer les mécanismes du cosmos, doit se tenir prêt à recevoir la sanction. Or Grant est l’archétype du parfait anarchiste, persuadé que le seul maître est celui que l’on se crée. Or l’artefact en question a été saboté et ses défaillances projettent les voyageurs interstellaires dans des mondes extrêmement hostiles. Des mondes dominés par de géants crapauds ou de farouches chamans amérindiens, extraordinaires destructeurs. Alors que le doute et la peur colonisent les esprits, l’instinct de survie s’obstine, pour que les enfants de Grant s’en sortent vivants. Mais si l’impensable est derrière eux, le pire reste à venir.

black science

Le scénario est admirablement servi par les monologues intérieurs, sorte de voix-off individualisée. L’intériorité des personnages est donc révélée, laissant apparaître toute leur humanité. C’est une force pour le récit qui gagne ainsi en profondeur. Les personnages sont donc des hommes somme toute ordinaires, si on omet le fait qu’ils sont perdus aux confins de l’univers. Donner accès à leurs pensées intimes, c’est également brouiller les pistes de l’identité du traitre qui se trouve parmi eux. Ici, pas de gentils héros désincarnés ou de méchants diabolisés, tout est plus complexe et irrémédiablement lié à l’être humain. Ce qui fait de cet opus, un comics de qualité.

illustration black science

Le rythme est quant à lui effréné, les différentes téléportations dimensionnelles sont brèves et intenses ne laissant à la vue, aucun repos possible. Le regard est ainsi transporté de toute part, captivé par les camaïeux de roses et de violets qui illuminent de nombreuses planches. La colorisation est d’une beauté à couper le souffle qui fait que l’on s’attarde à admirer chaque recoin de page. L’intrigue est dense mais étonnement limpide car parfaitement menée. Les caractères se dévoilent peu à peu, laissant tout de même la part belle au mystère, notamment celui qui entoure l’identité du saboteur. Les créateurs de Black Science parviennent avec brio à tenir en haleine le lecteur-spectateur du début à la fin, l’emplissant ainsi, du profond désir d’en lire plus.

black science cover Urban Comics

162 pages

Lucie

À propos Lucie

Chroniqueuse

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