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Medoruma Shun – L’âme de Kôtarô contemplait la mer

2014 est une année riche, riche en sorties et riche en découvertes. Les éditeurs, surtout les indépendants (je vous aime !) osent proposer des auteurs ou des genres méconnus du grand public et surtout les portent à bout de bras quitte à y laisser des plumes. On parle d’amour de la littérature, une littérature qui n’est pas forcément plus exigeante pour le lecteur lambda (le fameux) mais une littérature qui souvent innove et casse les codes. Les éditions Zulma font partie de cette catégorie d’éditeurs, avec une ligne éditoriale solide, un concept visuel unique et de bon goût, la maison d’éditions arrive régulièrement à me surprendre – en bien – avec des auteurs qui m’étaient jusque là totalement inconnus mais sont vite devenus de belles découvertes.

Medoruma Shun est originaire d’Okinawa au Japon. Il est considéré – là-bas- comme un des plus grand auteur contemporain d’Okinawa avec Eiki Matayoshi, il a été couronné des prestigieux prix Akutagawa et Kawabata. C’est donc tout à fait logique qu’il soit totalement inconnu dans l’Hexagone. Mais les éditions Zulma ont eu le bon goût de sortir son recueil de nouvelles « L’âme de Kôtarô contemplait la mer » (Mabuigimi en v.o). Il s’agit de son deuxième livre à avoir été publié au Japon et le premier chez nous.

Qu’il s’agisse d’un corps possédé par un Aaman et de l’âme de ce dernier contemplant la mer, d’une prêtresse impuissante face à ce problème ; d’un enfant qui rencontre un personnage farfelu qui aurait vécu un long moment au Brésil ; d’un autre désabusé par Cassius Clay lors de son combat contre Joe Frazier ; d’un éleveur de coqs de combat et son fils qui élève son premier coq ; d’une grand-mère qui raconte sa vie ou un jeune homme qui se remémore sa jeunesse : tous les personnages ont pour point central l’île d’Okinawa. Très imprégné dans son histoire, l’auteur nous parle sans détour de l’occupation américaine, des gangs locaux, de la vie de l’époque et de maintenant, mais aussi des ancêtres et des fantômes. D’esprits du passé parlant au vivant. Sans pour autant tomber dans l’histoire japonaise clichée, Medoruma Shun, distille un profond respect pour sa culture et une grande nostalgie tout le long de ses six histoires.

Le style de l’auteur et le travail de traduction donne un texte magnifique plein de poésie et d’images plus belles les unes que les autres. Un rythme envoutant, les textes nous plongent dans son univers et à peine commencé on se surprend à ne plus pouvoir lâcher « L’âme de Kôtarô contemplait la mer ».

LaSolutionEsquimauAWZulma éditions
286 pages

Ted

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Fondateur, Chroniqueur

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