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Genocidal Organ

Project Itoh – Genocidal Organ

Si je vous dis « Project Itoh », ça vous dit quelque chose ? ET BIEN OUI ! Enfin, vous savez de quoi je parle puisque vous avez lu la chronique sur The Empire of Corpses, un livre de cet auteur. Vous l’avez lue ? J’espère. Si ce n’est pas le cas (chenapans !), vous pouvez toujours la retrouver en cliquant ici. En attendant, nous parlons aujourd’hui de Genocidal Organ, un autre titre du maître écrivain japonais.

Dans un futur proche, notre société est menacée de toute part. Terrorisme, guerres civiles, massacres : des tueries de masse ont lieu tous les jours. Pour pallier ces dangers, les Occidentaux ont accepté de renoncer à leur liberté contre l’assurance de leur sécurité. Des puces électroniques leur ont été implantées et fichent tous leurs faits et gestes pour le compte du gouvernement américain. De plus, le président des Etats Unis a fait le choix de recourir à des méthodes plus radicales pour éradiquer la menace…

Quand Donald Trump a les mains libres…

Prenez le Twitter de l’actuel président des Etats-Unis. Faites une liste des gens dont il dit du mal. Beaucoup de noms, pas vrai ? Comptez le nombre de fois où il dit « terrorisme ». Ça prend un moment, je sais… Maintenant, imaginez-vous qu’il a le loisir de faire éliminer des « terroristes » dans le plus grand secret par des commandos d’assassins surentraînés. Notez que j’écris « terroristes » avec des guillemets. Juste pour vous signaler que pour Donald, un terroriste, c’est aussi bien un chef de guerre africain qu’un militaire serbe ou un homme politique bosniaque. En fait, pour Donald, un terroriste, c’est quelqu’un qui fait peur aux Etats-Unis. Ah, les joies de la suprématie occidentale ! Le contexte, vous l’avez bien là ? Quelques frissons dans le dos, peut-être ? Vous n’avez encore rien vu.

Genocidal Organ
Tout le monde a une puce dans la rétine pour pouvoir être traqué en permanence.

Dans Genocidal Organ, le récit suit les actions de Clavis Shepherd, le capitaine de l’une de ces équipes d’extermination américaine. La mission est souvent simple dans ses objectifs : on s’infiltre, on tue, on s’exfiltre. Evidemment, tout va plus vite sur le papier. Mais Clavis et ses hommes sont des professionnels, des assassins surentrainés avec un contrôle parfait de leurs émotions. Leur cible : John Paul. Inlassablement, cet expatrié américain échappe à chacune des opérations visant à le capturer. De quoi est-il suspecté ? De pousser les pays dans lesquels il passe dans la guerre civile et les génocides. Appétissant, n’est-ce pas ? Comment fait-il ? Clavis n’en a aucune idée, mais il est convaincu que ses supérieurs en savent plus que ce qu’ils veulent bien lui dire. A lui de découvrir ce qu’ils lui cachent…

La touche « Project Itoh » : la pluralité des supports

Vous le savez certainement si vous avez lu ma chronique sur The Empire of Corpses (je vous ai tendu pas mal de perches, c’est mon dernier avertissement : il FAUT la lire !), Project Itoh a été adapté sur plusieurs formats. Sur la base de chacun des romans initiaux de l’auteur, un anime (film d’animation japonais) a été réalisé, puis une série de manga en trois volumes. Genocidal Organ ne fait pas exception à la règle.

Le cas du manga

Le manga est extrêmement fidèle au livre. Quand je dis, extrêmement fidèle, il faut comprendre que c’est presque une transcription en images du roman. A peu de choses près, on lit un storyboard. Bon, un très beau storyboard, rendons à César ce qui revient à César. Attention, de légers détails changent dans cette version manga (le destin de l’un des soldats de Shepherd par exemple, mais nous ne spoilons pas ici). A noter que je n’ai eu que le tome un dans les mains et que j’attends avec impatience les suivants pour pouvoir donner plus amplement mon avis.

Genocidal Organ
Le manga montre une scène d’exécution comme je me l’étais imaginée en lisant le livre.

Le cas de l’anime

Aïe. Autant les dessins sont jolis dans le manga, autant ceux de l’anime sont d’un banal affligeant. Le design des personnages est basique, sans originalité. Les soldats se ressemblent tous beaucoup (trop) et sont difficiles à reconnaitre. Le manga a réussi à surmonter ce risque et a su mettre en place des personnages plus beaux, plus distincts et avec une classe beaucoup plus manifeste.

En outre, des détails manquent dans le film et c’est bien dommage. La descente en capsules d’infiltration, par exemple, la toute première scène du livre, manque à l’appel. D’autres ont été altérées, et pas forcément en bien. L’arbitrage qu’a fait la réalisation entre les scènes « à garder » et les scènes « à oublier » du livre n’est pas des plus pertinents et privilégie malheureusement des trames narratives inutiles en oubliant des détails pourtant marquant du roman.

Genocidal Organ
Les scènes de combat sont jolies, il faut le reconnaître. Avis à ceux qui aiment les explosions et l’hémoglobine.

On sent pourtant une volonté de rester (plus ou moins) fidèle au livre : c’est un bon point ! Il aurait juste fallu faire une sélection… Du style « oublier les longs (très longs) plans sur un écran de TV qui montre du football américain », et à la place « mettre l’accent sur quelque chose d’important à l’intrigue ». « Quelque chose d’important » ? C’est quoi « quelque chose d’important » ? Je ne sais pas, moi… LE PERSONNAGE PRINCIPAL, PAR EXEMPLE !

Clavis Shepherd, un tueur au charisme ravageur

Il y en a pourtant des choses à dire sur le personnage principal ! Vous avez déjà entendu l’expression « Brain is sexy » ? Elle est particulièrement vraie avec Clavis Shepherd. Clavis, c’est ce beau militaire sûr de lui, confiant et serein. Tellement serein qu’il serait capable d’abattre ses propres hommes s’il le fallait. Clavis, c’est surtout cet intellectuel caché qui prend plaisir à discuter avec ses cibles en mission, surtout si elles ont autant de répondant que lui. Clavis, c’est ce garçon charismatique dans le coin du bar qui savait déjà que vous viendriez avant même que vous n’en ayez eu l’idée vous-même.

Le cas du roman

Dieu qu’il réfléchit ce garçon ! Comme c’est plaisant ! Ils sont loin les héros de ces romans-fleuves qui ne savent pas où ils sont, qui ils sont, ce qu’ils cherchent (quand ils ont quelque chose à chercher…). Clavis, il sait. Certes, il a ses vieux démons, mais ça lui donne tout son charme. Et comme il a des réflexions pertinentes, même au cœur de l’action ! Si ce n’était qu’un soldat, ce serait trop simple. Clavis est aussi un universitaire accompli, un homme de lettres, un linguiste ! Il lit Kafka, Beckett, connaît les théories de Sapir-Whorf sur la linguistique, comprend sans difficultés les raisonnements les plus complexes et a des discussions philosophiques de haut niveau sur la liberté, la religion ou la vie après la mort. Cerise sur le gâteau, Clavis a un humour mordant. Acéré, devrais-je dire. Fin, subtil, tout en finesse, mais qui fait toujours mouche.

Beau, sportif, intelligent, soldat, je vous dresse un portrait trop alléchant pour être vrai ? Détrompez-vous, Clavis n’est pas ce genre de personnage perché sur son piédestal, inatteignable pour les simples mortels que nous sommes. Au contraire, il est empathique, agréable, humain. C’est ça, en plus de tout le reste, qui en fait un personnage d’une incroyable vraisemblance.

Le cas du manga

Le manga a le don de me satisfaire. Clavis est tout aussi bien dépeint que dans le roman, en plus d’avoir la chance d’être représenté en images. Son personnage est beau, avec un design particulier qui fait qu’il ne ressemble à aucun autre protagoniste. Rien que le dessin de son personnage reflète bien sa personnalité. Sûr de lui, affirmé, mais aussi intelligent et déterminé.

Le cas de l’anime

Je l’ai dit, je ne suis pas content. D’habitude, je suis un garçon sympathique, agréable. Mais des fois, je suis fâché et je deviens un peu (beaucoup) provocateur. Malheureusement, aujourd’hui, je suis fâché.

Genocidal Organ
Qu’il est affreusement banal ce design… Dire que c’est censé être le personnage principal.

Clavis Shepherd, c’est un caractère. Une force tranquille, un cérébral charismatique, avec de la verve, de la répartie. Pas une limace apathique ! Pourquoi en avoir fait un subalterne décérébré ? Il peut être serein sans être sous sédatif ! Il peut être calme sans prendre du Xanax au réveil ! Le Clavis Shepherd de cette version anime ressemble à un personnage secondaire tellement il est banal. Rien dans son design ne le distingue des autres soldats, rien dans l’intrigue telle qu’elle est présentée par l’anime n’arrive à rendre Clavis intéressant. Toutes les réflexions du roman (écrit à la première personne) sont mal amenées, souvent retranscrites en dialogues maladroits et sans le moindre naturel. Dommage, quand on sait à quel point la pensée du livre était complète et complexe.

Réflexions et théories : une histoire à la rare profondeur

Essuyons nos larmes (de rage) et cessons de nous acharner contre cette pauvre version animée qui n’a rien demandé (mais qui a bien cherché quand même).

L’intrigue est bien plus intéressante. Elle est (plus ou moins) la même sur tous les supports et elle permet à Project Itoh de montrer toute la profondeur de sa réflexion. Philosophie, théologie, sémiologie, xénophobie, racisme : voilà un échantillon de ce que l’auteur élabore dans ses lignes. Il exprime sa vision de la dichotomie entre monde occidental et pays en développement ; traite de l’histoire avec un grand H ; montre les dangers qui risquent de mettre à mal la volonté humaine et le libre-arbitre ; il développe sur ce qu’un homme est prêt à faire si on lui en donne l’ordre, sur l’idée de liberté… Même la technologie et son impact, problématique essentiel de ces dernières années, n’échappe pas à son analyse

C’est par l’intermédiaire de Clavis que l’auteur montre sa pensée : le roman, écrit à la première personne, est complètement transparent sur les réflexions du personnage principal. Celui-ci, confronté à la dureté du monde, se pose presque automatiquement de nombreuses questions qui remettent en cause son mode de vie.

Une uchronie glaçante de réalisme

Vous vous dîtes que ça fait quand même beaucoup de questionnements pour une seule œuvre ? Vous n’avez rien vu. Les deux prochaines citations sont directement issues de la première page du premier chapitre de la première partie du livre. Pour vous mettre dans le bain, rien de mieux !

L’arrière de son crâne était ouvert comme une fleur rouge et son occiput exposait son contenu à l’air.

Des enfants soldats ? Y en a, Madame. Des cadavres déchiquetés ? Aussi. Famine ? Yep. Misère ? A foison. Désespoir et pauvreté du Tiers-Monde ? C’est au menu, je confirme. J’espère que vous êtes motivés et que vous avez votre boite d’anxiolytiques à portée de main, parce qu’on n’a pas fini de voir du sang et de la cervelle !

Il y avait un garçon. Il était couché. La balle qui lui était entrée par le dos avait fait du bazar en tournoyant à l’intérieur du corps, avant de se décider à ressortir du côté du nombril. Le ventre était dégonflé, vu qu’il avait perdu ses boyaux, nettoyés par la pluie qui était tombée deux heures plus tôt. Maintenant, ils étaient d’un rose luisant. Entre ses lèvres entrouvertes, on pouvait voir ses mignonnes quenottes de devant.

Ce livre aborde avec un détachement et un sang-froid incroyable des problématiques des plus complexes. Parler de l’éthique des pays occidentaux, de la responsabilité des États-Unis dans le chaos global, c’est une chose. Montrer des enfants soldats et la façon dont ils se font violer par leur supérieur avant d’être abbatus d’un tir en pleine tête, c’en est une autre. C’est la profusion de détails qui est dérangeante. C’est une bonne chose. Project Itoh n’est pas avare de détails, tout comme la vie réelle. Ce qui est défendu dans ce livre est que les Occidentaux n’ont pas conscience de la réalité du monde hors des pays développés. L’auteur fait en sorte de corriger le tir lui-même en nous mettant face à des situations sur lesquelles nous aurions en temps normal fermé les yeux.

Genocidal Organ
C’est pas joli joli un homme qui se fait sectionner un membre par une volée de balles.

Une traduction réussie et entrainante

La traduction, c’est important. J’avoue être un fan de la première heure de Project Itoh. Je n’ai malheureusement pas pu lire la version originale en japonais, mais j’ai depuis corrigé le tir en lisant la version anglaise, bien avant que la traduction française soit réalisée. Le pire pour un lecteur qui a déjà lu un livre en anglais est de se rendre compte que la traduction française de ce même livre est encore moins compréhensible. J’avais donc peur en ouvrant Genocidal Organ. Fort heureusement, j’ai été vite détrompé.

Le cas du roman

Nous on est toujours à courir après les méchants pas beaux, c’est un peu comme qui dirait notre boulot, dit Williams. Alors puisqu’on doit lui faire la peau, c’est que ça doit être un sacré fils de tepu, c’est clair.

Jean-Louis de la Couronne. Tel est le nom du charmant monsieur que je remercie mille fois pour avoir aussi bien traduit Genocidal Organ. Si j’ai le temps, je lui enverrai même un mot pour lui exprimer ma gratitude.

Cette traduction, éditée par Pika Roman, est impeccable. La lecture est fluide, le parler des personnages est naturel et cohérent avec leur caractère. Je n’aurais jamais pensé lire un jour « fils de tepu » dans une traduction, mais ce « fils de tepu » est tellement bien amené que j’ai beaucoup ri en le lisant. C’est une excellente chose, puisque c’était l’effet recherché par le personnage qui a sorti cette expression. Quoi de mieux qu’un lecteur qui réagit comme l’attendent les personnages ?

Alors certes, certains pourront m’opposer « Mais dans cette traduction, les phrases sont interminables, comment peux-tu aimer ça ? ». Ce à quoi je leur répondrai : « On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. ». Minable, comme réponse ? Excusez-moi d’être réaliste. Le japonais est une langue purement insupportable à traduire. Les phrases de la plupart des romanciers japonais n’ont pas de fin. Edgar Alan Poe, vous connaissez ? C’est le gars qui a écrit une phrase de plus d’une page sans insérer le moindre point. Imaginez ça sur tout un roman. Forcément, quand on veut ensuite traduire et faire des phrases compréhensibles, c’est compliqué. Galère, si je voulais être totalement franc. Alors oui, je considère cette traduction excellente, parce qu’elle a le mérite de faire des phrases longues (impossible de faire autrement) sans que cela n’alourdisse la narration. M. Jean-Louis de la Couronne, bravo.

Le cas du manga

Le traducteur du manga n’est pas le même que celui du livre, mais n’a pas démérité pour autant. Pas grand-chose à ajouter, puisque le manga passe surtout par l’image pour transmettre son message. Le dialogue suit bien les traductions du livre et certaines phrases sont presque exactement les mêmes. Preuve que nous avons affaire à une seule et même œuvre, qui exploite simplement les différents atouts des différents supports sur lesquels elle est adaptée.

Le cas de l’anime

Alors… On arrive à un moment où je vais devoir être désagréable. Le fait est que je ne sais pas si les répliques de l’anime étaient tellement mal écrites que les doubleurs ne pouvaient pas les faire sonner juste ou si les doubleurs étaient tellement mauvais que les meilleures répliques du monde ne pouvaient que sonner faux. Dans tous les cas, le problème est le même : les personnages ont l’air de s’ennuyer à mourir quand ils discutent entre eux (à de rares exceptions, puisqu’il ne faudrait pas non plus mettre tous les doubleurs dans le même panier). Quand ils se parlent, aucune réplique n’a l’air naturelle, rien n’est dit du tac au tac, tout a l’air artificiel. Vous voulez assister à un cours de théâtre organisé par les derniers de la classe ? C’est bien ici.

Genocidal Organ : ma découverte de l’année

Je n’ai qu’un mot à dire : « Merci Pika Editions » ! Merci d’avoir traduit le travail de Project Itoh. Mieux ! Merci de l’avoir BIEN traduit. Autant j’ai pu être relativement déçu par la traduction du roman The Empire of Corpses, autant je suis franchement emballé par celle de Genocidal Organ.

Genocidal Organ est le premier livre de Project Itoh. C’est l’ouvrage qui l’a fait connaitre, son œuvre de génie dès ses débuts. Il reflète bien la façon de penser de l’auteur : nul besoin de créer un univers de fiction, celui-ci est déjà autour de nous, plein d’éléments qui ne demandent qu’à être mis en lumière. Tout cela, Project Itoh ne le fait ni pour dénoncer, ni pour mettre en avant : il cherche juste à mettre en garde sur les excès, quels qu’ils soient.

Genocidal Organ, c’est un personnage normal (si l’on exclue son travail d’assassin), avec des questions éthiques comme tout un chacun et une vie pas si loin de la nôtre. Son monde ? C’est le nôtre, dans cinq, dix, vingt ans ? Ou peut-être notre monde est-il déjà comme le sien ? Project Itoh écrivait il y a bientôt dix ans, en prédisant des changements majeurs dans la décennie à suivre. Nous sommes proches de cette échéance et les changements sont là. A nous de déterminer s’ils sont bons ou mauvais…

Le cas du roman

Pour tous ceux qui veulent se poser des questions, quelles qu’elles soient, qui veulent lire un excellent livre haletant et très bien écrit, qui veulent assouvir leur soif de barbarie et de théories du complot, qui veulent découvrir des innovations incroyables sorties de l’un des esprits les plus inventifs de sa génération, je ne peux que vous conseiller (très vivement) d’acheter le roman Genocidal Organ, publié par Pika Roman.

Le cas du manga

Pour ceux qui veulent voir tout ça et en plus admirer de beaux dessins, je vous invite également à acheter le manga Genocidal Organ, publié lui par Pika Manga. Le premier tome vient de paraître et sera bientôt suivi par deux autres.

Le cas de l’anime

Enfin, pour ceux à qui Genocidal Organ manque après tout ça, je vous invite à regarder le film, juste histoire de prolonger votre « expérience Project Itoh » d’une heure et demie.

Excellente lecture à tous !

Genocidal Organ

 

 

 

 

 

 

Genocidal Organ, écrit par Project Itoh et traduit par Jean-Louis de la Couronne, édité par Pika Roman.

Genocidal Organ

Genocidal Organ, écrit par Project Itoh et réalisé par Shuko Murase.

Genocidal Organ

Genocidal Organ, écrit par Project Itoh et adapté en manga par Gatô Asô, édité par Pika Manga.

 

 

À propos Marc Perrin

Chroniqueur

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