Dans le petit village de Vila Flugante, la ville s’écoule doucement au fil des jours et des saisons. Ses habitant·es, personnages anthropomorphiques tout en rondeur, résident dans des maisons situées en hauteur pour les protéger des inondations qui sont courantes, et ont pour habitude de faire des bonds formidables pour rejoindre leurs demeures. Comme iels vivent environ 600 ans, il est normal qu’iels testent souvent plusieurs métiers, afin de découvrir d’autres professions ou encore s’épanouir dans la vocation de leur rêve.
Ayant été facteur pendant 25 ans, Passer P. Malta décide de totalement changer de voie en suivant les traces de son oncle et devenir « contemplateur de la nature et écrivain ». Alors qu’il se demande comment conjuguer cette envie et le besoin de gagner de l’argent pour vivre, il reçoit un mystérieux colis livré par le non moins énigmatique nouveau facteur.
Dans ce paquet envoyé par un· expéditeur·rice indéterminé·e se trouve une importante liasse de coupures issues de vieux journaux, représentant des bandes dessinées découpées en trois quatre vignettes. Parmi ces strips, il tombe sur les péripéties d’un certain petit Manuel, dont les tribulations semblent faire étrangement écho à son propre quotidien !
Une suite d’étonnants incidents le mènent alors à sortir de sa zone de confort et à explorer de nouveaux lieux inconnus. Au bout de ce chemin semé d’éléments rocambolesques, Passer P. Malta pourrait bien découvrir la vocation de ses rêves…
Album à l’humour tendre et un brin loufoque, Les aventures de Passer P. Malta nous entraîne aux côtés d’un personnage touchant possédant un caractère candide attachant. À Vila Flugante, la vie paraît douce et chacun·e va à son rythme, prenant le temps de tester plein de choses différéntes, de s’écouter sans porter de préjudices aux autres. Dans cette BD, Andrés Magán met en lumière le fait que l’épanouissement ne passe pas forcément pas le grandiose ou le théâtral, par l’opulence matérielle ou pécuniaire.
Se contenter de ce qu’il faut et être heureux·se, telle semble être la devise qui émane lors de cette lecture célébrant les prouesses modestes mais sincères et les aventures du quotidien. Par petites touches et phrases à la poésie toute simple, l’auteur rend également hommage à ces strips journalistiques qui étendaient leurs histoires en une poignée de vignettes par jours parfois sur des années, mais surtout aux bandes dessinées et aux livres en général, qui ouvrent les portes merveilleuses de l’imaginaire et des possibles.
Bang éditions
Traduit de l’espagnol par Léa Jaillard
53 pages
Caroline