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Berlinoise – Wilfried N’Sondé

Stan est un jeune prof d’allemand de la banlieue parisienne, où il vit avec sa copine. Pascal, son beau-frère et accessoirement meilleur ami, travaille lui dans une banque. Vie réglée, cadrée, millimétrée, il n’y a pas beacoup de hasard ou de fantaisie dans leur quotidien. Et un jour tombe le mur de Berlin. Les deux amis veulent vivre ce bout d’histoire et décident de partir pour le centre du monde y passer le réveillon 89. Là-bas, Stan croise au pied du mur la belle Maya et est envoûté par la belle jeune femme. Grisés par l’amour, la folie qui s’est emparée de Berlin et cette sensation que tout est possible, Stan et Pascal décident de ne pas rentrer en France. C’est le début d’une nouvelle vie pour les deux français, l’un dans les bras de Maya, la belle allemande de père cubain, qui lui fait découvrir une vie d’abandon et de passion, l’autre passant d’une conquête à une autre, vivant sans réfléchir et profitant de chaque instant. La musique, leur passion mise de côté en France revient sur le devant de la scène et ils commencent à brûler les planches des cafés undergrounds de Berlin.

Mais la nouvelle liberté qui recouvre la ville ne s’arrête pas à la liesse de l’union. D’anciens fantômes ressortent, chemises brunes et bras tendus, cassant la gueule avec plaisir à tous ceux qui ne semblent pas assez allemands pour eux. Maya perd pied sans comprendre ce délire qui prend le pas sur le bonheur de la réunification, et Stan va tout faire pour essayer de la garder près de lui.

Wilfried N’Sondé nous décrit dans Berlinoise avec beaucoup de talent l’inimaginable folie, pour qui ne l’a pas vécue, qui s’est emparée de Berlin lors de la chute du Mur et des mois qui ont suivi. Cette impression de liberté totale, l’incrédulité et la joie des allemands de l’Est sans le poids de l’oeil de Moscou, nous vivons ces événements au plus près, dans les squats autour de Kreuzberg, au Tacheles, L’idylle entre Stan et Maya est passionnée et belle comme cette page blanche qui s’étend au pied de cette nouvelles décennie. Mais comme le reste, il faut résister au retour des chemises brunes et à la réalité sombre qui ne craint pas de s’abattre sur les espoirs vifs d’un peuple.

Une superbe histoire d’amour et un très beau texte sur les espoirs brisés et les illusions perdus.

berlinoiseActes Sud

172 pages

Marcelline

Photo en une (c) Raymond Depardon/Magnum photos

À propos Marcelline

Chroniqueuse/Co-Fondatrice

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