Confessions d’une sage-femme de Diane Chamberlain est un roman loyal et dévoué. Par sa plume, l’auteure immerge son lecteur dans un récit poignant. Elle explore un monde complexe qui lie l’amitié, la maternité et la parentalité, tout cela ponctué de secrets et propos inavouables.
Après son suicide, Noelle laisse uniquement une petite lettre de quelques lignes griffonnées sur un bout de page à ses meilleures amies. Rien n’explique qu’une sage femme dévouée envers autrui, défenseuse de nobles causes et compétente dans son métier puisse subitement mettre fin à ses jours sans signes avant-coureurs. C’est une femme rassurante, aimée, admirée et respectée de ses patientes tout comme de ses amis.
“Elle ne reviendrait pas sur sa décision. Son soulagement était si vif qu’à l’instant où elle finit par se relever, tandis que la lune disparaissait derrière les arbres de l’autre coté de la rue, elle était à deux doigts de sourire.”
Les personnages et les relations que dépeint Diane Chamberlain dans Confessions d’une sage-femme sont d’une justesse et d’une réalité étonnante. On y retrouve des relations mère-fille plus que réalistes, des personnages singuliers et attachants.
Diane Chamberlain entraine le lecteur dans les découvertes des personnages et de leurs histoires au fil des pages, avec des retours en arrière fréquents et des points de vue différents qui rendent la lecture plus fluide. Le lecteur apprend les bonnes et les mauvaises nouvelles en même temps que les personnages, ce qui donne un effet de connexion à leur monde. On s’émeut lorsqu’on apprend de belles choses, on sourit lorsque qu’il y a des rapprochements, des réconciliations et on s’étonne lorsque l’on apprend un retournement de situation.
A côté de cette forte tendance à la surprise, Confessions d’un sage-femme reste un roman touchant et intime. En effet, les personnages sont simples, sans artifices et pourraient tout à fait exister. Peut-être même existent-ils dans votre entourage ? Cet élément révèle donc forcément des erreurs humaines qui prend en pitié le lecteur, du moins qui cherche sa sympathie, voire son pardon. Noelle était une figure de soutien solide pour son entourage, mais également une femme tourmentée par ses propres démons, et par ses erreurs passées.
Ce livre est d’autant plus authentique grâce aux descriptions de Diane Chamberlain sur les naissances. Les accouchements sont représentés avec une sincérité et une précision remarquables, ce qui immerge le lecteur et lui fait ressentir les émotions et toute l’intensité de ces évènements délicats et importants. Le livre porte un point d’honneur sur la profession de sage-femme, trop souvent mise de côté, privilégiant celle du médecin. Pour autant, la sage-femme est présente tout le long de la grossesse d’une femme et est d’un réconfort puissant lors de l’accouchement.
Diane Chamberlain ne fini pas de choquer le lecteur ; révélations sur révélations. C’est ce qui rend le livre vivant et ce qui l’anime. Toute la lecture est ponctuée de moments inattendus, ce qui fait qu’on ne se perd pas et qu’on ne lâche pas. La tension dramatique ne cesse de monter au fil des pages, incitant le lecteur à tourner frénétiquement les pages pour découvrir la fin. Mais finalement, tout n’est pas dit, ni élucidé à la dernière page. Le lecteur referme ainsi le livre changé, indigné mais également perdu.
Confessions d’une sage-femme est un roman qui touche l’âme et le cœur. En abordant des sujets sensibles, Diane Chamberlain offre une expérience profonde et émotionnelle. C’est un véritable trésor littéraire.
Éditions Pocket
Trad. de l’anglais (États-Unis) par Francine Siety
474 pages
Maïténa.
J’apprécie et prends plaisir à lire vos critiques et impressions, merci.