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Entretien avec les Éditions Série Discrète

Depuis 2015, les Éditions Série Discrète s’emploie à publier uniquement de la poésie contemporaine d’auteurice vivant-e. Cette constance démontre un vrai attachement à ce qui se produit actuellement en création poétique. D’abord fait à la main, les livres de cette maison d’édition propose de mettre en avant des voix vivantes en prenant des formes parfois discrètes et d’autres fois plus élaborés. Nous vous proposons un entretien avec Xavier Evstigneeff et Vincent Lafaille, les deux personnes aux manettes de cette très attachante maison d’édition.

Depuis 2015, vous proposez avec cette maison d’édition indépendante des livres de poésie à la couverture sobre, hormis trois couvertures qui se détachent (Je vais simplement m’habiller comme tout le monde d’Hugo Pernet, Gravitations autour d’un double soleil de Nicolas Tardy et Les aventures d’Orphée Foëne à Dos Romeiros d’Anne Kawala). Comment est née cette maison ? Le nom Série Discrète renvoie à un livre de George Oppen. Permet-il d’éclairer votre ligne éditoriale ?

 

La sobriété des couvertures, la manière dont est née la maison d’édition et le nom qu’elle porte sont des aspects assez liés. Au départ, il y a de longs moments à échanger autour de nos lectures communes, principalement Emmanuel Hocquard, Claude Royet-Journoud et Anne-Marie Albiach, mais pas exclusivement. Chacun d’entre nous avait déjà une petite expérience de l’édition et aussi une micro-expérience de la fabrication d’objets-livres, en l’occurrence pour l’un comme pour l’autre plutôt des plaquettes, bricolées sur nos ordinateurs et avec le papier que nous avions sous la main. Il y avait dès le début ce double intérêt partagé : d’une part pour la poésie contemporaine et d’autre part pour le livre en tant qu’objet.

Pour ce qui est de la poésie, notre intérêt se portait en particulier sur certaines formes d’écriture marquées à la fois par les textes de celles et ceux que l’on regroupe sous la bannière « objectiviste » (d’où la référence à George Oppen) et par le travail de celles et ceux qui en France les ont traduits et ont eux aussi écrit leurs propres textes, en gros les poètes de « la modernité négative ».

Quant à l’envie de fabriquer nous-mêmes nos livres, elle prend racine dans l’intérêt que nous portons à certaines expériences éditoriales (Orange export ltd bien sûr et plus récemment le travail d’Éric Pesty, ceux des éditions de l’Attente ou d’Harpo &), mais aussi tout simplement dans le désir de comprendre comment cet objet simple fonctionne (« Travail pratique : car il faut savoir », écrivait Albiach), ou comment un texte pouvait devenir livre, et avec l’idée aussi de maîtriser ou de tenter de maîtriser nos moyens de production.

La sobriété des couvertures s’est imposée à la fois bien sûr par parti pris esthétique, mais également par les moyens techniques dont nous pouvions disposer.

Hugo Pernet Série DiscrèteL’occasion nous a été donnée de réaliser sur une presse typographique la couverture de Ce presque là aux Petites Allées, à Rochefort, et c’est comme cela que nous avons commencé à publier des livres. Nous avons continué de la même manière jusqu’en 2020, en bénéficiant de l’accueil de Nathalie Rodriguez et de Michel Bon pour faire les couvertures en typographie et en imprimant avec nos imprimantes de bureau les cahiers d’intérieur avant de les coudre puis de les coller sur les couvertures. L’utilisation de l’impression en typographie pour les couvertures a créé une contrainte technique qui a nourri cette sobriété, bien que nous n’ayons pas cherché à créer un effet de collection, considérant que la forme du livre doit aussi s’adapter au texte. Ainsi, durant cette période, par deux fois nous avons imprimé des couvertures en sérigraphie (Je vais simplement m’habiller comme tout le monde d’Hugo Pernet et Gravitations autour d’un double soleil de Nicolas Tardy) car nous considérions que cette technique faisait écho au texte ou nous permettait une plus grande liberté d’illustration.

Depuis 2020, nous confions la réalisation de nos livres à des imprimeurs. Après quelques années d’existence, le catalogue avait nécessairement grandi et il devenait compliqué pour nous de pouvoir à la fois fabriquer les exemplaires des nouvelles parutions et réapprovisionner le stock du catalogue. D’autant plus que, si nous avions débuté l’aventure avec l’idée de limiter les tirages à 100 exemplaires et de ne pas les réimprimer, cela est vite devenu Anne Kawala Série Discrèteinsatisfaisant et nous avons choisi d’augmenter les tirages afin que les ouvrages restent disponibles.

Le passage à l’impression offset ou numérique nous permet de continuer à publier des livres régulièrement. Et travailler avec un imprimeur constitue aussi pour nous un nouvel apprentissage intéressant de ce que peut être un livre, de ce que nous pouvons faire avec cette forme. Donc les couvertures restent globalement sobres, mais les possibilités sont maintenant plus nombreuses et suivant les projets nous pouvons donc les faire évoluer. C’est ainsi que nous avons pu imprimer en transparence un des motifs de la couverture du livre d’Anne Kawala Les Aventures d’Orphée Foëne à Dos Romeiros, et que pour le tout dernier  livre, pas de printemps pour Acapulco de Pascale Petit, nous avons utilisé un papier jaune pour la couverture.

 

Comment se fait le choix des textes publiés et des poètes ? On retrouve dans votre catalogue des noms importants de la poésie contemporaine francophone publiés dans d’autres maisons d’éditions.  Mais il y a aussi eu un texte inédit en français d’une poète américaine. Est-ce un choix par goût et passion ou un choix plus réfléchi pour bâtir votre catalogue selon une certaine vision ?

 

Le choix des textes se fait de manière assez simple et spontanée, et ne répond pas, en tout cas ce n’est pas ce qui nous guide, à une vision globale de ligne éditoriale. Nous nous accordons très naturellement sur les textes qui nous plaisent, nous interrogent, nous surprennent. Cela prend ensuite la forme de discussions sur nos possibilités deCécile Mainardi Série Discrète mettre en livre et de défendre ce choix. Jusqu’à récemment le fait de fabriquer nous-mêmes les livres avait aussi une influence sur nos choix. En effet, nous ne pouvions pas publier des textes très longs et donc des livres très volumineux car cela aurait été trop contraignant. Désormais, l’impression « industrielle » nous offre plus de libertés, mais cela dit nos goûts se portent toujours plutôt sur des textes assez courts.

La façon dont les textes nous arrivent est assez large. Il s’agit parfois d’une proximité avec un auteur ou une autrice, comme au tout début, quand quelques camarades dont nous aimions le travail, dont Patrice Luchet et Maxime Actis, et qui avaient peu ou pas encore publié, nous ont proposé un texte. C’était aussi le cas de Cécile Mainardi, dont nous avons édité  l’Homme de pluie, qui elle avait déjà beaucoup publié mais avec qui il y avait une volonté commune de faire un livre. Mais parfois  il s’agit d’un envoi spontané de manuscrit, comme cela a été le cas pour le premier texte d’Hugo Pernet, ou pour Le Geste d’après, de Cécile Sans, et plus récemment pour le livre de Pascale Petit, qui vient de paraître. Enfin, il s’agit aussi parfois d’une rencontre que nous faisons lors d’une lecture ou d’un festival.

Série discrète fait partie d’une association (Poésie mobile) que nous avons créée dès 2015, avec un petit groupe de copains poètes de Bordeaux, pour faire voir, lire et écouter de la poésie contemporaine. Elle organise des soirées deCécile Sans Série Discrète lecture chaque année et c’est à travers ces soirées que nous avons rencontré quelques-uns des poètes ou des textes que nous avons publiés, par exemple Anne Kawala ou Claude Favre qui nous a proposé Sur l’échelle danser après notre rencontre.

Tout ça fait une belle diversité de textes et d’auteurs qui ne se rattachent, pour certains, que de manière très lointaine aux auteurs dits « objectivistes » qui ont inspiré notre envie de faire des livres. Ce qui nous a poussés à nous demander si nous suivions une quelconque direction en matière d’édition, à part celle de nos goûts communs.

Enfin, la seule traduction que nous ayons publiée à ce jour est venue d’une proposition qui nous a été faite par son traducteur, Samuel Rochery, poète, qui a senti que ce texte d’Eileen Tabios, La Vie érotique de l’art, pourrait nous plaire. Tabios Série DiscrèteEt, de fait, il nous a tout de suite enthousiasmés. Comme quoi, peut-être suivons-nous, sans trop y réfléchir, une ligne éditoriale souterraine. Peut-être qu’au moins nous construisons un catalogue suffisamment cohérent pour que des auteurs dont nous apprécions le travail lisent les livres que nous publions, les apprécient, y rencontrent peut-être un écho à quelques-unes de leurs préoccupations et aient envie de nous proposer un texte. Recevoir de plus en plus de manuscrits qui nous plaisent, cela nous conforte dans l’idée que nous ne faisons peut-être pas tout à fait n’importe quoi.

 

Est-ce qu’il y a eu des frustrations ou des craintes lors du passage à l’impression offset en 2020 ? Dans cette échange qui semble être la base de votre motivation, craigniez-vous que cela soit dénaturé et devenir un énième rouage du monde éditoriale actuelle ? En sommes, comment pensez-vous la question de l’indépendance des Éditions Série Discrète ?

 

Ce changement est en effet assez fondamental, pas tant dans nos choix de publications, ni forcément dans l’esthétique des livres, mais dans notre propre rapport à l’objet-livre et de manière plus général à ce travail d’édition. Nicolas Tardy Série DiscrèteTravail d’édition qui justement pour nous n’en est pas un, ou du moins pas un travail rémunéré, et c’est une des raisons pour lesquelles il nous était devenu difficile, voire pénible, de fabriquer les livres nous-mêmes. Il se trouve que, lorsque nous avons lancé la maison d’édition, nous avions plus de temps à consacrer à cette tâche et c’est en fabriquant, en cousant en commun que nous avons aussi appris à travailler ensemble, que nous avons discuté des projets de publication, des livres que nous venions de lire…

Ce changement, c’est vraiment une affaire de temps. D’abord, même si c’est anecdotique, nous avons chacun connu un changement d’emploi du temps dans nos activités salariées, ce qui nous laissait moins de possibilités pour partager les moments de fabrication. Or notre intérêt était en effet de pouvoir faire cela ensemble, dans un moment d’échange, pas chacun de son côté. Ensuite, comme nous ne sortions les livres que lorsque nous avions réussi à fabriquer un nombre suffisant d’exemplaires et que cela durait de plus en plus longtemps, les parutions commençaient à s’espacer, et il se passait un temps de moins en moins acceptable entre le lancement d’un projet de livre et sa concrétisation.

Confier la fabrication à un imprimeur nous a donc permis de continuer à publier des livres, de revenir à un rythme d’au moins deux parutions par an, qui nous convient bien, et de consacrer du temps au travail sur le texte, en lien avec les auteurs et les autrices.

Claude Favre Série DiscrèteCe que l’on a perdu et qui peut être frustrant pour le moment, ce sont les couvertures imprimées sur presse typographique. Déjà, ces journées passées dans l’atelier des Petites Allées avec Michel Bon sont des moments dont nous aimerions pouvoir profiter à nouveau. Et puis le rendu de l’impression sur presse typographique est tout à fait particulier, très sensible, d’une délicatesse qui nous plaît bien.

Mais, si pour l’instant nous ne l’avons pas fait, pour des questions de coût ou d’organisation, nous ne nous interdisons pas d’imprimer à nouveau des couvertures sur presse typographique et de confier l’intérieur et le façonnage à un imprimeur. Pour ce qui est de la fabrication en elle-même, du façonnage justement, nous avons le droit régulièrement à quelques piqûres de rappel lorsqu’il faut réimprimer les livres du catalogue. Ces moments nous confortent dans l’idée que, même s’il y a un certain plaisir à le faire, nous n’avons plus envie de consacrer toutes nos soirées à coudre des cahiers.

Pour terminer, il faut dire que l’on voit dans ce nouveau travail avec les imprimeurs une certaine continuité avec ce qui nous intéresse depuis le début. Parce que, si nous faisons les choses avec le plus d’application et de soin possible, nous ne sommes ni experts ni professionnels, et il y a vraiment dès le départ ce désir de découverte, d’apprendre en faisant. Dans cette nouvelle manière de faire, il y a un vrai apprentissage, tout à fait différent de celui que nous avons connu en fabriquant les livres nous-mêmes, peut-être plus technique, qui nous conduit à nous interroger autrementPascale Petit Série Discrète sur le format de nos livres, le papier, les possibilités, plus variées, de mise en page, la typographie.

Quant à la question du formatage ou de l’indépendance de série discrète, nous serions bien prétentieux de dire que nous sommes sans aucun lien avec la machine éditoriale actuelle, parce que, finalement, nous aussi nous sommes mis à faire les choses de manière plus attendue que ce que nous imaginions au départ – une régularité (même mince) des parutions, des tirages à 300 exemplaires, l’appel à subventions. Non, ce qui nous permet de penser que nous agissons encore un peu dans les marges, c’est notre amateurisme de fait, et peut-être plus globalement le caractère confidentiel, souterrain et forcément non rentable qui recouvre les écritures contemporaines ou expérimentales et les éditeurs qui cherchent à les rendre visibles.

 

Les deux premiers livres de Série Discrète ont été écrits par vous deux. Etait-ce une manière de vous présenter ou un test pour cette fabrication de livres ? Être un éditeur bénévole implique-t-il de connaître le travail et le désir d’écriture ?

 

Ces livres, qui sont en fait deux des trois premiers titres publiés (Le Sort du parasol, de Patrice Luchet, est le deuxième titre paru chez série discrète), viennent avant tout d’un désir de poursuivre la relation commencée lors de nos discussions autour de nos lectures.

Nous nous sommes aussi vite aperçu que nos écritures étaient assez proches ; ou en tout cas que nous avions des préoccupations communes dans le dépouillement de notre vocabulaire ou l’utilisation de l’espace de la page. Nous avons d’ailleurs, quasiment au même moment, commencé un travail d’écriture à deux, qui se prolonge encore par séquences depuis et qui nourrit sûrement aujourd’hui encore nos interrogations et notre plaisir autour du texte. À ce Maxime Actis Série Discrètetitre-là, oui, le désir d’écriture est aussi à l’origine de notre désir de livres et de publications.

Et peut-être faut-il insister sur le fait que dans notre rapport à l’édition et à l’écriture, il y a un certain esprit de camaraderie. Ce n’est pas pour rien que nous avons publié le livre de Patrice, car nous étions tous les trois engagés dans les activités de Poésie Mobile et qu’il y avait un certain plaisir à penser un livre ensemble. Puis le quatrième titre a été celui de Maxime Actis, Ce sont des apostilles, et là aussi nous nous connaissions et nous avions déjà partagé quelques aventures (le festival Lieu-dit, deux soirées organisées conjointement par Poésie Mobile et le collectif Bêta, qui était porté, notamment, par Maxime). Cet esprit-là se poursuit aujourd’hui même avec les auteurs et autrices que nous ne connaissons pas au préalable. Dans notre manière de lire les textes, dans notre manière d’échanger avec eux, le fait que nous écrivions nous-mêmes a forcément une influence.

 

Pour conclure, pouvez-vous nous parler de Poésie mobile, cette association qui est la base principale de la maison d’édition ? Pensez-vous que les soirées de Poésie mobile et les activités de série discrète sont indissociables. Comment s’alimentent-elles les unes les autres ?

 

Pour être tout à fait juste, l’association Poésie mobile n’est pas réellement à la base de série discrète. Il s’agit plutôt d’une forme d’alliance. Et, comme pour beaucoup de choses, c’est un peu le hasard qui a fait que série discrète est hébergée administrativement par l’association Poésie mobile. Un heureux hasard qui a entraîné des ponts de l’une à l’autre.

Au départ, il s’agissait d’une bête question administrative. Il y avait ces deux projets qui naissaient en même temps, nous lancions à deux cette maison d’édition qui ne savait pas encore bien si elle allait en devenir une, et, dans le même temps, à six ou sept nous avions ce projet associatif. Comme nous ne sommes pas passionnés par les démarches administratives, nous n’avions pas envie de créer deux associations, donc nous en avons créé une seule qui héberge les deux activités.

À l’origine du lancement de l’association Poésie mobile, il y avait le désir de créer une bibliothèque mobile de poésie, d’où ce nom, qui se déplacerait dans des lieux où la poésie n’est pas forcément présente en donnant la possibilité de lire sur place, d’emprunter éventuellement des livres et en accompagnant parfois cela de lectures, de performances ou d’ateliers d’écriture. Nous avons constitué un petit fonds et nous avons déplacé quelques fois cette bibliothèque, notamment plusieurs années de suite au festival Lire en Poche, salon du livre de poche de Gradignan, à côté de Bordeaux. L’idée était de présenter peu de titres, une petite sélection de livres que nous aimions, et de proposer vraiment un accompagnement vers la découverte de la poésie contemporaine. Assez vite, nous avons aussi eu l’envie d’organiser des soirées de lecture à Bordeaux sans forcément les accompagner de la présence de la bibliothèque, et c’est cette activité qui a pris le dessus. Les membres de Poésie mobile ont un peu changé au début, mais depuis au moins deux ou trois ans la petite équipe s’est stabilisée. Aujourd’hui, nous sommes sept (Philippe Bruno, Magali Escatafal, Xavier Evstigneeff, Donatien Garnier, Vincent Lafaille, Patrice Luchet et Pierre Parent) et tout le monde a également une pratique d’écriture, ce qui fait que nous fonctionnons presque comme un collectif. Cet aspect a depuis le début marqué les soirées que nous organisions. Il ne s’agissait pas seulement d’inviter des poètes et poétesses que nous avions envie d’entendre, mais véritablement de partager une soirée avec à chaque fois des lectures de quelques membres de Poésie mobile et des personnes que nous invitions.

L’important est aussi pour nous cet aspect mobile, nous déplacer dans des lieux qui ne sont pas forcément dédiés à la poésie. Nous avons commencé par une soirée dans un local à la fois politique et culturel, puis dans un studio de répétition, puis deux années de suite nous avons donné rendez-vous à l’Athénée libertaire. Bientôt, nous travaillerons avec l’Atelier Raymonde Rousselle, qui regroupe des artistes à Floirac, juste à côté de Bordeaux. Nous devions y faire notre soirée d’hiver, mais les aléas pandémiques du moment ont fait que nous nous sommes rapatriés chez les camarades de N’a qu’un œil, qui, pour le coup, est un lieu historique de la poésie contemporaine à Bordeaux.

Poésie mobile n’a pas vocation à assurer la promotion des livres parus chez série discrète, si bien que c’est plus souvent dans l’autre sens que les passerelles se font. Comme nous le disions, plusieurs auteurs et autrices ont fait un livre avec nous après avoir participé à une soirée Poésie mobile. En septembre, par exemple, nous publierons un livre de Stéphane Nowak Papantoniou, que nous avions invité en janvier 2020. Mais nous ne nous interdisons pas malgré tout d’inviter à un moment ou à un autre un auteur ou une autrice qui aurait déjà publié un livre chez série discrète.

Au fond, ces deux activités pourraient tout à fait vivre indépendamment, et nous nous posons parfois la question de séparer les deux entités, mais nous n’avons pas encore franchi le pas. Que nous le fassions ou pas, cela n’est finalement pas si important et ne changera rien aux échanges qui s’opèrent entre Poésie mobile et série discrète.

Comme nous l’avons déjà évoqué il y a un aspect amateur dans ces deux pratiques, une forme de gratuité dans le geste. Ainsi nous organisons des soirées de lecture quand nous en avons le temps et l’envie, sans nous fixer d’objectif de régularité et sans s’interdire de suspendre nos activités un temps. Entre janvier 2020 et décembre 2021 nous avons continué à nous réunir entre membres de Poésie Mobile, à échanger autour de la poésie mais sans rien proposer de public car lors des rares moments d’ouverture les contraintes nous semblaient trop lourdes pour imaginer des moments de partage tels que nous les concevons. Cette année en revanche nous proposerons pour la première fois une soirée en été. Il y a donc une forme d’irrégularité dans nos propositions. C’est un peu moins vrai pour série discrète car nous avons ce rythme d’environ deux parutions par an mais cela n’a pas toujours été le cas et n’étant tenus par presque aucune contrainte financière rien ne nous interdit de suspendre les publications pendant un temps pour nous consacrer à d’autres projets ou au contraire de publier une année plus de livres parce que nous en aurions la possibilité et la volonté.

 

À propos Adrien

Passionné de poésie contemporaine et attaché à l'écriture sous toutes ses formes, engagée ou novatrice.

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