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Futurs Post-Apocalyptiques : Les intergalactiques de Lyon, 8ème édition

Alors que les marches pour le climat se succèdent et que le futur est de plus en plus sombre, voici l’événement idéal pour fêter dignement la fin du monde. Les Intergalactiques reviennent cet année, du 26 au 28 avril. Pour cette édition 2019, Un dernier livre vous propose une sélection de livres à lire, d’auteurs et d’autrices présent sur le festival.

Après la démocratie, le féminisme, voici cette année l’effondrement, l’apocalypse et son futur.

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Negalyod, Vincent Perriot, Casterman, 2018

Negalyod est étonnant, Negalyod est en couleurs, et Negalyod est surtout très très beau.
Dans un monde désertique, sillonné par des troupeaux de dinosaures et de gigantesques pipe-line pillant toute l’eau des nappes phréatiques, suivez planche par planche Jarri Tchepalt, un jeune berger en quête de vengeance.

Issue d’une des tribus du désert, il se dirige vers la ville pour trouver le responsable de la mort de son troupeau. Embarqué rapidement dans les forces révolutionnaires qui gronde au sein du peuple, son péril va le mener bien plus loin que ce qu’il aurait imaginé.

Dans cette BD, nous alternons entre grands espaces désertiques, grandes planches aérées aux teintes ocres, et villes futuristes, à l’architecture dense, complexe, et aux couleurs bariolés. Un monde où les vaisseaux spatiaux semblent faits de bois, de cordes et de voiles, mélange de technologies futuriste et de retour à un rude far-west.

Une BD indispensable pour tout amateur de science-fiction, entre Moebius, mad Max et Jurassic Park.

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Mondocane, Jacques Barberi, La Volte 2016/Folio SF 2018

Une guerre comme tant d’autres. A l’exception près que celle-ci fut gérée d’un côté comme de l’autre par des intelligences artificielles, ayant comme mission ultime d’assurer la pérennité de la race humaine.

Lorsque Jack Ebner se réveille, après sept ans de cryogénisation, il peut constater que l’humanité a survécu, mais qu’elle s’est radicalement transformée sous la violence de la guerre, d’un nouvel environnement, et de modifications apportées par les IA.

Jacques Barberi nous emmène ici dans un monde étrange dominé par l’expérimentation langagière ou visuelle. Un imaginaire froid, brut et noir, où une nouvelle humanité tente de comprendre les enjeux de ce monde.

Bienvenue dans un monde fascinant où Jérôme Bosch rencontre les surréalistes pour imaginer un futur décadent.

Poétiquement et politiquement passionnant, une vraie merveille.

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Confessions d’une séancière, Ketty Steward, Mü édition, 2018

Confessions d'une séancièreBien loin des visions occidentales et des cliches qu’elles apportent, Ketty Steward nous offre une plongée dans la culture antillaise.
Ici le vodou n’est pas un ressort scénaristique quelconque, il est mis entre les mains de ce qui le vive et le font vivre.
A travers les 16 nouvelles de ce recueil, l’autrice nous offre un panorama, loin d’être exhaustif, d’une culture antillaises riche avec ses croyances, ses légendes ou sa langue.
Mention spéciale à la dernière nouvelles mais je ne vous en dis pas plus.

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Les îles noires, Sylvie Lainé, Organic Editions, 2019

Dernière parue de la collection Les petites bulles d’univers, “Les îles noires” est une nouvelle de Sylvie Lainé, illustrée par Philippe Aureille.
Comme habituellement dans cette collection, un·e écrivain·e part du travail d’un·e plasticien·ne pour développer une nouvelle, le plus souvent fantastique, et tenter de faire cohabiter les deux univers.

Ici, Philippe Aureille utilise des natures mortes, des feuilles, du bois, des os… le tout mis en scène et colorisé pour donner une atmosphère fantasmagorique.
Sylvie Lainé, elle, nous plonge dans la vie étrange d’Amélia, personnage inadapté à notre monde. Rien ne l’intéresse, malgré les tentatives et sollicitations de sa sœur Iris. Jusqu’au jour ou Amélia découvre et tente d’apprivoiser son étrange don, celui de réagencer les choses inanimées pour en faire des êtres vivants.

Une nouvelle simple, d’une très grande beauté, sur la fuite et la recherche d’autre monde.
Poétique et visuelle, un livre pour amateur·ices de curiosité.

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L’autre côté, Léo Henry, Rivages, 2019

Après le très dense “Hildegarde” et l’étrange “Point du jour”, Léo Henry est de retour avec un court roman, “L’autre côté”.
Novella fantastique à dimension social, “L’autre côté” nous raconte le voyage de Rostam, passeur contraint de faire lui même le voyage qu’il a tant vendu.
Jouissant d’une grande réputation, Rostam se pense intouchable. Lorsque sa fille contracte une terrible infection que nul ne peut soigner en la cité de Kok Tepa, il devra donc se plier au dures règles de l’exil.

Récit d’un voyage donc, mais aussi de l’incertitude et de la violence du quotidien des migrants.
Une ville, un temps, un pays imaginaire, mais qui pourrait être aujourd’hui, en Europe, en Afrique…

Une fable passionnante et profondément humaine.

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Cyberland, Li-Cam, Mü édition, 2018

Des Intelligences Artificielles qui complotent la destruction de l’humanité, la Science-Fiction en regorge mais dans Cyberland c’est l’humain qui menace l’Intelligence Artificielle. A travers l’histoire d’une IA ayant transformé Internet en un monde à part entière Li-Cam fait se rencontrer deux univers, le biologique et l’informatique, questionnant ainsi notre rapport à l’identité, l’humanité et la différence en nous narrant son histoire à travers les yeux d’une IA. Sous couvert d’un scénario d’apparence simple, une mission pour sauver l’humanité d’une terrible IA, l’autrice nous entraîne dans un voyage initiatique au référence varié, allant de William Gibson à Nietzsche en passant par World Of Warcraft”

Crédit : Les deux chroniques de Mü édition (Confessions d’une séancière & Cyberland) ont été réalisé par Théophile Franzen, bénévole du salon du livre des Intergalactiques.

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Chroniqueur

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