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Guillaume Trouillard Alex Chauvel Les quatre détours de Song Jiang couverture

Guillaume Trouillard & Alex Chauvel – Les Quatre détours de Song Jiang

Au centre, lieu pétri de légendes et où se dresse La montagne de l’étoffe Jaune, vit un vieil ermite du nom de Song Jiang. Année après année et tout à tour, quatre de ses amis viennent lui rendre visite, en proie aux doutes et aux questionnements. Homme puissant ou pieux, habile stratège ou bien féroce guerrier, chacun vient d’un des quatre points cardinaux et est à l’intersection de propre vie. Venus au centre de tout chercher des réponses et trouver l’harmonie, ils discutent avec Song Jiang tout en se promenant le long de paysages à couper le souffle. Pas après pas et saison après saison, le sage partage son savoir avec douceur. En effet, ici ni morale tranchée ni directive, mais des questionnements et des réflexions empruntées au taoïsme, « l’enseignement de la voie », que les personnages découvrent et empruntent à leur guise. 

Les Quatre détours de Song Jiang est un ouvrage à part. Il s’agit d’un livre en accordéon relié selon la méthode du leporello, mais évoquant également les anciens textes chinois, écrits et illustrés sur rouleaux. Sa lecture se déploie, incite à la lenteur et même à une certaine médiation. Song Jiang et ses amis évoluent dans un paysage qui se déroule sous nos yeux sans interruption : bataille, pêche, navigation et chasse s’y déroulent en parallèle, comme pour illustrer le monde qui continue de vivre autour des personnages principaux. On a alors l’impression d’assister à un plan séquence parfait, couché sur papier avec délicatesse.

Fourmillantes de détails, les illustrations quant à elles sont tout simplement époustouflantes, aussi bien par leurs couleurs que par la finesse et la poésie des traits.  De plus, les teintes contrastées entre des ocres chauds et des cyans purs, éblouissants, évoquent l’émail des poteries traditionnelles chinoises et nous plongent dans une lecture hors du temps. Tout invite à la contemplation et à l’émerveillement dans ce livre-frise qui fait réfléchir et qui émerveille, que l’on plie et l’on déplie à la manière des paroles de Song Jiang :

« Mais parfois le Soleil se décide à déplier le ciel à nouveau, et ainsi de suite. La terre, lorsqu’elle cesse de se plier en montagnes, devient mer. Comment vivre sans pli ? Il n’y aurait pas de terre et le soleil nous brulerait. »

Un soucis incroyable du détail et un amour du livre se font ressentir à travers Les Quatre détours de Song Jiang. Ce livre est une véritable pépite, un ouvrage plein de grâce et de couleurs. De plus, il est agrémenté de huit cartes reprenant les trigrammes taoïstes, toutes aussi belles et délicates les unes que les autres.


image Guillaume Trouillard Alex Chauvel Les quatre détours de Song Jiang

Les éditions de la cerise
24 pages
Caroline

À propos Caroline

Chroniqueuse

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