Il n’y a pas d’âge pour les prises de conscience, pour apprendre et pour partager sa sensibilité face à la magie de la nature. Les Merveilles et L’Eau ont beau être deux albums jeunesse, ils sont à mettre en toutes les mains pour raviver l’espoir et nous rappeler que nous avons toutes et tous un rôle à jouer dans la préservation de la Terre, grand·es comme petit·es !
Dans un futur que l’on peut tristement imaginer proche, de lourds nuages de pollution recouvrent les villes bétonnées exemptent de la toute parcelle de verdure, et où la moindre pousse est supprimée. Même les pauvres forêts en lisière subissent les attaques au lance-flamme d’une milice envoyée par le dirigeant du pays pour éradiquer toute forme de végétation. Malgré tout, de petits gardiens veillent coûte que coûte sur les Merveilles, de mystérieuses graines renfermant le souffle de la Terre. Conscients qu’ils n’arriveront pas à les protéger seuls, ces êtres des bois vont faire le pari risqué de confier les dernières merveilles aux enfants des cités d’asphaltes, espérant qu’ils comprendront leur importance et en prendront le plus grand soin. Dorénavant, ces ultimes étincelles de vie et de pluie sont entre leurs mains
Bande dessinée jeunesse aux airs de conte écologique, Les Merveilles soulève les aberrations et contradictions qui pétrissent notre système actuel. Le chef d’État a tout du politicien/homme d’affaires véreux qui souhaite se saisir du contrôle total de l’eau pour des fins mercantiles, n’hésitant pas à détruire tout ce qu’il considère comme un obstacle et menant une véritable dictature contre le vivant. Ce parallèle de notre société et de son mode économique rasant aveuglément les forêts et luttant contre les « nuisibles », Marta Cunill l’illustre avec une douceur porteuse d’espoir. Sans alarmer les jeunes lecteurs et lectrices, elle leur glisse à l’oreille le rôle qu’ils peuvent avoir dans la protection du merveilleux, leur offre la prise de conscience de faire bouger les choses et même d’impacter leurs proches en leur rappelant la beauté fragile de la nature.
Les Merveilles
De Marta Cunill
Traduit de l’espagnol par Léa Jaillard
Bang éditions
96 pages
Elle nous compose à 70 %, est présente tout autour de nous sous différents états et est indispensable à toute vie sur Terre. Il s’agit bien sûr de l’eau, qu’Anna Skowrońska explore dans un grand album richement illustré, bourré d’anecdotes toutes plus passionnantes et surprenantes les unes que les autres ! En effet, les dessins ludiques et colorés accrochent immédiatement le regard se déploient sur de doubles pages, et l’on y picore de-ci delà toutes les informations intéressantes et pédagogiques qui y sont réunies.
Des stations polaires internationales prises dans les glaces de l’Antarctique à la fosse des Mariannes, L’Eau nous entraine dans une lecture pleine de découvertes et d’émerveillements sur la beauté du monde vu à travers les courants. Mais si ce livre documentaire aborde bien évidemment les animaux peuplant les océans ou encore les trésors que renferment les mers, il n’oublie pas de mentionner la pollution humaine qui menace tout cet écosystème. Des microplastiques présents dans les poissons que nous mangeons et ingérons à la disparité de la répartition de l’eau douce selon les régions du globe, il rappelle que si pour nous l’eau est accessible juste en tournant un robinet, elle reste extrêmement précieuse. Sans elle, la vie est impossible.
Un très bel album qui s’inscrit dans une série sur les quatre éléments, axé ici sur la magie fragile de l’eau et sur l’importance de ne plus considérer celle-ci comme un acquis ou une simple ressource, mais bel et bien comme quelque chose à préserver et à protéger coûte que coûte.
L’Eau
D’Anna Skowrońska, illustré par Agata Dudek et Malgorzata Nowak
Traduit du polonais par Lydia Waleryszak
Albin Michel Jeunesse
72 pages