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Sarah Cohen Scali – Max

litterature-jeunesse.max-obtient-le-prix-sorciere-du-roman-ado_0Attention, pépite en approche…

Sarah Cohen Scali a frappé fort avec ce livre, très fort. Tellement fort que son écho résonne encore, plusieurs semaines après la lecture. C’est dire.

Petit rappel historique.
1935, alors que l’Allemagne et la politique du Troisième Reich montent en puissance, alors que la race aryenne s’annonce comme la race pure, Henrich Himmler, fort de son rôle
au côté du Führer, met au point le programme “Lebensborn”. “Leben” (vie) “Born” (fontaine). Ce programme, étrangement lié au programme d’extermination, vise à produire de
façon intensive la naissance d’enfants aryens. Les femmes, dites pures, sont fécondées, après une minutieuse batterie de test, par des soldats SS, ou mieux encore, des
généraux.

C’est ici qu’intervient Konrad, ou plutôt Max, comme se plaît à l’appeler sa maman. Premier né du programme Lebensborn et déjà voué à un futur resplendissant. Né le même jour
que le Führer, s’il vous plaît, Max, à peine embryon se fait déjà remarquer par sa force de caractère et son extrême intelligence qui lui vaut la chance d’être le chouchou du programme. Un pur aryen. Gueule d’ange, cheveux blond, yeux bleus… Le prototype parfait.
Max a tout pour plaire, l’amour il n’en veut pas, le fils du Führer doit être fort, solide comme un rock, pas besoin d’amour, ça rend faible. Les premiers mois de sa vie vont se passer dans un centre Lebensborn où, aussi bizarre que cela puisse paraître, Konrad va être baptisé par le chef en personne. Adolph Hitler. À quatre ans, remarqué par ses faits d’armes, notamment dénoncer des enfants juifs, Konrad va s’attirer les louanges du docteur Ebner, le plus haut dignitaire du programme Lebensborn. Celui-ci, à mesure que l’enfant grandit sous l’idéologie nazie, va commettre une grave erreur. Relâcher sa doctrine et laisser du leste à l’enfant. Il n’en fallait pas moins à Konrad, beaucoup trop intelligent, d’autant plus que dans sa nouvelle école nazie il va rencontrer son futur “frère”, Lukas, qu’il voit déjà comme son double. Leur chemin vont se croiser, s’entrecroiser, leur amitié naître, mais l’erreur du docteur Ebner va coûter cher, d’autant plus que Lukas est … juif.

Un récit évolutif qui plonge le lecteur dans une sorte de brouillard émotionnel. Malgré les atrocités commises par le régime nazi et les délations de Konrad pour satisfaire les bien-pensants, vous soutiendrez coûte que coûte ses décisions. La plume de Sarah Cohen-Scali, truffée d’humour et de dérision, achève la direction de l’œuvre et lui permet de gagner en profondeur. Sa recherche historique ajoute une dimension réelle à l’ouvrage et la forme d’un journal intime rend le protagoniste encore plus proche du lecteur. Konrad, être endoctriné jusqu’à la moëlle, touchant, drôle, coriace s’avère être une superbe compagnie et la dernière page du livre sonne comme un adieu. Un adieu un petit peu trop dur pour moi, car, après d’innombrable lecture du genre, Max, ce superbe livre, est presque devenu mon livre de chevet.

480 Pages

Éditions Gallimard Jeunesse

Ludo

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