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Les aventuriers de l'étrange Grimm

Deux merveilleux contes de Grimm (et des chaussures)

Les lutins et le cordonnier Martin Powell Pedro Rodriguez couvertureUn cordonnier et sa femme vivent humblement à l’arrière de leur petite boutique. Passionné par son travail et toujours en quête de perfection, l’homme travaille dur afin de proposer les souliers les plus fins et ouvragés à ses clients. Également réputé pour sa générosité, il n’hésite pas à chausser les plus démunis sans même demander d’argent en retour. Le couple est donc habitué à une existence modeste, profitant des petits bonheurs qui s’offrent à eux, tout en partageant volontiers le peu qu’ils ont.

Mais un matin, le cordonnier découvre une paire de chaussures sur son établi : celles-là mêmes qu’il avait laissées la veille, inachevées ! Très surpris, il constate que ce sont les plus belles qu’il n’ait jamais confectionnées, du vrai travail d’orfèvre. Cependant, il ne garde aucun souvenir d’avoir repris leur fabrication durant la nuit… Serait-il somnambule ?
Le mystère s’épaissit quand le couple trouve, matin après matin, des dizaines de paires de souliers d’une beauté incroyable, disposées sur la table de l’atelier. Les clients affluent alors dans la boutique et la réputation du cordonnier prend de l’ampleur, sans qu’il ne garde aucun souvenir d’avoir cousu une seule de ces chaussures. Comme si des êtres magiques et invisibles venaient lui porter main forte et le récompenser de toute sa gentillesse…

Martin Powell réécrit ici Les lutins et le cordonnier, le célèbre conte des frères Grimm où le partage et la solidarité sont mis à l’honneur : il développe une jolie histoire autour des personnages et leur apporte plus de relief que dans le récit originel, tout en permettant au lecteur de rapidement s’attacher à eux.
Pedro Rodriguez leur prête son trait rond et pétillant, et leur offre des mimiques drôles et pleines d’espièglerie, qui véhiculent tout de suite une bonne humeur contagieuse ! Les teintes chaudes et sépias utilisées par l’illustrateur apportent un aspect ancien aux planches, contrebalançant son dessin moderne et créant ainsi un pont entre le conte classique et son adaptation actuelle.

Premier volume de la collection enchanteresse des Merveilleux contes de Grimm, Les lutins et le cordonnier est une bande dessinée à la fois chaleureuse et facétieuse, qui nous plonge dans l’ambiance féérique des Noëls d’avant. Un livre qui enchantera les plus jeunes comme les adultes, par son entrain bon enfant et son aspect rétro !

Les lutins et le cordonnier Martin Powell Pedro Rodriguez image

Le bal des douze princesses Maria Surducan couverture GrimmDouze princesses vivent au château de leur père, un domaine protégé par de hauts remparts et des gardes postés à toutes les portes. Chaque matin, on retrouve leurs chaussures usées jusqu’à la corde et tout juste bonnes à finir à la poubelle… Alors qu’elles n’ont pas mis un pied dehors ni quitté leurs chambres. Le roi n’y comprend rien, et se décide d’engager de valeureux princes pour veiller sur ses filles la nuit tombée, et surtout percer cette énigme qui le tracasse. Mais voilà que les prétendants disparaissent les uns après les autres (et que les escarpins continuent d’être retrouvés en piteux états tous les matins). 

Mais un jeune homme d’origine modeste, préférant jouer de la flûte qu’aider ses parents au champ, décide de se rendre au château pour relever le défi et soulever la malédiction. En chemin, on le met en garde : il semblerait qu’auparavant, un immense bois de lauriers poussait par là, avant que le Roi ne décide de tous les faire couper pour y ériger son palais… et que des fées habitaient cette forêt disparue.

Le bal des douze princesses est ici dépoussiéré et surtout débarrassé de son côté mièvre ! En effet, Maria Surducan signe une version onirique et très contemporaine de ce conte de Grimm. Ce n’est pas la force, les gros bras ou bien le statut social et la richesse qui permettent de résoudre l’énigme, mais la ruse et la sensibilité.  Les princesses ont un caractère bien trempé, semblent plutôt indépendantes et non pas sous la coupe paternelle.

Elle brosse des personnages aériens, aux corps élastiques et mouvants, qui semblent être constamment en train de danser : cela retranscrit parfaitement l’ambiance floue qu’il peut y avoir entre rêve et réalité et surtout l’aspect insaisissable des songes, qui se défilent quand on tente de s’en saisir. Elle utilise également des palettes de couleurs très différentes et contrastées pour nous plonger dans la dimension onirique et mystérieuse de la nuit, ou bien la luminescence tranquille du jour.

Ce conte interroge aussi sur le rapport de l’humain face à la nature, qu’il écrase et détruit pour subvenir à son confort, l’héritage qu’il lègue à sa descendance en oubliant la magie primaire et l’inexplicable.
Un livre aux couleurs et aux illustrations pleines de magie, signé par une illustratrice très prometteuse.Le bal des douze princesses Maria Surducan image Grimm

Ces deux volumes sont proposés dans un joli coffret, en compagnie Du conte du Genévrier de Núria Tamarit.

 

Les lutins et le cordonnier
de Martin Powell et Pedro Rodriguez
32 pages

Le bal des douze princesses
de Maria Surducan
48 pages

Les aventuriers de l’étrange
Caroline

À propos Caroline

Chroniqueuse

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