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Frank Herbert – L’ Empereur-Dieu de Dune

L’Empereur-Dieu est le quatrième tome du cycle de Frank Herbert, Dune. Publié en 1981 par Putnam aux États-Unis, il est édité en France l’année suivante dans la prestigieuse collection de Géard Klein, à Savoir « Ailleurs et Demain » chez Robert Laffont avec une traduction de Guy Abadia. Cette présente édition, toujours par Robert Laffont et dans la même collection, propose une version revue et augmentée, avec un nouveau visuel d’Aurélien Police, ansi qu’une révision de la traduction par L’épaule d’Orion et Fabien Le Roy.

Plusieurs millénaires après les événements des enfants de Dune, Arrakis a continué sa transformation écologique, la paix fut maintenu, et l’Empereur-Dieu, l’immortel Leto II, règne d’une main de fer autant sur l’humanité que sur le commerce de l’épice. ce dernier étant devenu une denrée rare avec la disparition des verres de sables. Leto II en fusionnant avec les truites des sables s’est permis, au prix de lourds sacrifice physique, et une transformation autant symbolique que glauque, de devenir le guide de l’humanité vers le Sentier d’Or tant désiré.

Mais Siona, une descendante Atréides, ne l’entend pas ainsi et fomente un complot pour mettre fin à l’Empereur-Dieu. Un plan se déroulant en toute discrétion… À moins que ce complot fasse partie de grand plan de Leto II.

Dès lors, que retenir de ce quatrième tome du cycle Dune ? S’attachant à continuer sa critique envers les enjeux du pouvoir, l’auteur s’enfonce toujours plus dans les vicissitudes de ce qui pervertit l’humanité et par le truchement de l’Empereur-Dieu démontre que toute vision prophétique, politique ou idéologique impose de lourds sacrifices pour arriver à ses fins. Leto II par sa bienveillance envers l’humanité, devient le tyran de cette dernière. Une paix forcée rend plus heureuse et plus libre qu’un temps de paix entre deux guerres ?

Dans la tradition des grands complots de chez Frank Herbert, celui-ci mérite d’offrir des moments savoureux qui n’ont rien à envier aux conspirations d’un trône de fer ou encore d’un roman d’espionnage. Nous assistons à une partie de poker, remplie de subtilités et de nuances. Mais il s’agit aussi d’un éternel recommencement. Tome après tome Dune monte et démonte des complots envers le pouvoir d’Arrakis et la dynastie Atréides. Une fausse redondance qui peut rebuter plus d’un lecteur, mais qui fait aussi partie de la signature d’Herbert.

Mais au-delà de cette redondance, passé le premier tiers du roman, qui est aussi jouissif que le premier tome de Dune, les deux autres tiers s’embourbent dans des redites et un final aussi facile que convenu. Comme si l’auteur ne savait pas comment conclure l’arc narratif de l’Empereur-Dieu. De ce fait, bien qu’indispensable pour la lecture du cycle complet, ce segment central est très certainement le signal d’un auteur cherchant à renouveler son cycle ( les deux tomes suivant), mais pour cela se devait de déconstruire l’ambition apporté par le tome III.

Alors que l’on se comprenne, on reste toujours chez Frank Herbert, et cela reste excellent et au-dessus d’énormement de space opéra ou planet opera. Il y a du sens, de la cohérence, des moments grandioses et d’autres glaçant. Nous parlons de Dune après tout. Mais dans le cycle, il s’agit ici du tome le plus inégal. indispensable, mais loin d’être le plus marquant.

Robert Laffont,
Ailleurs & Demain,
Trad Guy Abadia,
483 pages,
Ted.

À propos Ted

Fondateur, Chroniqueur

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