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Hubert & Zanzim – Peau d’Homme

Quelque part dans l’Italie de la Renaissance, un mariage se prépare. Une union d’intérêt et non pas d’amour évidemment, comme il en est coutume à l’époque. La présentation des fiancés est on ne peut plus brève d’ailleurs : une simple révérence, un salut, un coup d’œil rapide et c’est tout. 

Bianca reste septique et aimerait bien en connaitre un peu plus sur ce futur mari, bien que ses amies la déclarent déjà chanceuse de tomber sur un beau jeune homme et non pas un vieux crouton. 

C’est alors qu’entre en jeu sa marraine, comme dans tout bon conte qui se tient. Pas de baguette magique ni de dot irréalisable cette fois-ci, mais une peau d’homme que les femmes de la famille se passent de génération en génération. Une fois vêtue, elle permet de prendre les traits de Lorenzo, un beau jeune homme à la peau de pêche et aux cheveux aile de corbeau, afin de s’infiltrer en toute discrétion au cœur du cercle mystérieux des hommes. Incognito, la jeune fille peut alors apprendre à connaitre son promis, mais aussi profiter au passage de la liberté dont celui-ci joui. 

Ainsi accoutrée, Bianca, aussi pure et immaculée que le laisse présager son prénom, va être dans un premier temps outrée par les propos vulgaires et graveleux de Giovanni, son fiancé, et de ses proches. Mais la curiosité prend très vite le dessus et bientôt la voilà qui mène une double vie, se rendant aux parties fines entre hommes, posant nu dans la peau de Lorenzo devant l’artiste peintre le plus réputé de la cité et créant une véritable relation amoureuse avec Giovanni. Elle devient alors tout autant sa femme que son amant, éprise de cet homme qui ne pourra jamais l’aimer en retour, mais qui lui porte pour autant énormément d’affection.

Hubert Zanzim Peau d'homme imageHubert Zanzim image Peau d'homme

Cependant, en parallèle, la religion obscurantiste gagne du terrain. Le corps des femmes doit être couvert, car n’oublions pas qu’il incarne la pulsion charnelle impie, la tentation au péché. Les œuvres représentant des nus sont brûlées. L’homosexualité répudiée, attaquée. Giovanni est en danger et Bianca se sent concernée par cette situation en pleine dégénérescence, aussi bien en tant que femme qu’en tant qu’homme.

Peau d’homme est une fable moderne librement inspiré de la fable de Peau d’âne de Charles Perrault, connue de tous, pour dénoncer des problèmes bien actuels : l’homophobie, le machisme, les inégalités entre les sexes, l’extrémisme religieux.
Car Bianca ne cède pas aux coutumes ancestrales étiquetant l’homme adultère de chanceux et la femme infidèle de blasphématrice. Ce qui est accordé aux uns devrait l’être également aux autres, et c’est avec effronterie et courage qu’elle mène son émancipation et permet aux autres de penser autrement leurs libertés sexuelles respectives. De plus, en tant que personnage aux contours transsexuels, elle met en lumière des réflexions féministes et égalitaires. L’évolution de son rapport avec ce nouveau statut commence par de la curiosité, découle sur la liberté permise par le corps masculin et permet enfin une passion qui aurait été impossible sans cela.

Un roman graphique qui aborde avec originalité et adresse des thématiques telles que le féminisme, l’homosexualité, l’accès au plaisir et à l’éducation sexuelle sous fond d’amour et d’amitié.

 

image Hubert Zanzim Peau d'homme
Éditions Glénat

160 pages
Caroline

À propos Caroline

Chroniqueuse

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