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Imelda John Herdman

John Herdman – Imelda

Alors qu’elle s’apprête à devenir mère pour la première fois, une jeune femme adoptée souhaite en savoir plus sur sa famille d’origine… Sans se douter que ses recherches vont mettre en lumière un terrible secret, passé délibérément sous silence par de nombreuses personnes pendant de trop longues années. 

Au centre de ce motif arachnéen se trouve Imelda, sa mère biologique, dont le rayonnement pâle et évanescent hante les récits contradictoires et enchevêtrés de Frank Agnew et sir Robert. C’est à travers les témoignages épistolaires de ces deux hommes que se dévoilent des ramifications vénéneuses, végétant depuis des années dans l’obscurité tabou des non-dits. Pupille de sir Robert et cousine de Frank et d’Hubert (deux frères que tout oppose aussi bien sur le plan physique qu’intellectuel), Imelda grandit sous serre dans le domaine de Lemington, devenant malgré elle le nœud de convergence de nombreuses espérances et désirs. Ainsi, sa présence semble déclencher un maelström d’amour, de passion malsaine ou encore de possessivité et de surprotection chez les hommes de son entourage, qui cherchent jalousement à prendre le contrôle de son avenir jusqu’au point de non-retour.


C’est ainsi que se crée un jeu de miroir labyrinthique entre les deux aveux, marqués par les envolées lyriques pitoyables de son cousin et les mensonges névrotiques de son tuteur, où une parade de reflets déformés par leur rivalité entre en écho. Alors que chacun y projette ses propres intérêts en faisant mine d’y esquisser une image glorieuse et intouchable, c’est au contraire une divagation et une manipulation flagrante qui en suintent.

Dans Imelda, John Herdman explore avec beaucoup d’humour noir la dualité opposant ses protagonistes coincés dans un huis clos étouffant. Homme de main machiavélique, schizophrène passionné de mycologie ou encore Yéti dindon de la farce, les personnages forment ensemble un panel bariolé de névroses finement capturées sur papier. Sans oublier la famille dysfonctionnelle, où les rôles s’inversent et où la beauté flirte avec le poison, offrant un terreau bien fertile aux ambiguïtés humaines.

Alors que l’innocence s’érode et se dilue dans le venin de relations toxiques aux emprises pernicieuses, un millefeuille de vérités subjective et de cruels mirages cisèlent une prison dorée autour d’Imelda. John Herdman nous place dans la confidence, faisant de nous des témoins muets et impuissants, suspendus par le fil ténu d’une réalité qui éclate.

Imelda est roman allant en crescendo, où John Herdman épingle soigneusement les pires noirceurs qui peuvent se cacher derrière l’honneur familiale et ses œillères sardonique.

John Herdman ImeldaTraduit de l’anglais (Écosse) par Marie-Françoise Sanconie
208 pages
Quidam éditeur, collection Les Nomades
Caroline

À propos Caroline

Chroniqueuse

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