Accueil » Actualité » Kenneth Koch – La poésie comme on respire
La poésie comme on respire Kenneth Koch

Kenneth Koch – La poésie comme on respire

La poésie de Kenneth Koch est résolument honnête. Le titre de l’anthologie paru aux Éditions Joca Seria, La poésie comme on respire illustre parfaitement l’écriture de ce poète américain, proche de ce que l’on a appelé l’école de New York regroupant des poètes comme John Ashbery, Frank O’Hara ou encore James Schuyler.

Kenneth Koch proposa une poésie teintée d’humour, parfois blagueur et clownesque. Mais son écriture est surtout le résultat d’une forte lucidité, d’un regard sur le monde mêlé de tendresse et de mélancolie. Cette figure attachante reste trop méconnue en France et cette publication vient réparer l’absence d’ouvrage important à consulter pour se faire une idée sur son œuvre. Cette anthologie regroupant des poèmes écrit entre 1952 et 2002 (l’année de sa mort) a d’abord été pensée par le poète Ron Padgett qui signe la postface.

Marc Chénetier qui traduit La poésie comme on respire, rétabli toute la richesse de l’œuvre de Kenneth Koch. On voit au fil de la lecture son évolution, changeant de formes, se faisant parfois plus intime, moins farcesque comme peuvent l’être les premiers poèmes. Kenneth Koch était lucide et était sévère avec une certaine forme de poésie, académique et trop complexe.

On ressent un effort d’accessibilité dans sa poésie bien qu’elle recèle une recherche formelle libre de toute contrainte. Sa modernité pourrait se trouver là, dans cette liberté chevillée au stylo. Mais ce qui caractérise aussi Kenneth Koch est la lucidité où toute forme de cynisme est absente. Il semblait être un grand optimiste comme le confirme Ron Padgett.

On a pu lire son nom dans le recueil de nouvelles Le manège des oubliés de Jacques Josse récemment paru chez Quidam Éditeur. Mais ne faisons pas de Kenneth Koch le grand oublié de la poésie américaine de la deuxième partie du XXe siècle. Il mérite qu’on s’y attache. Dans La poésie comme on respire, on entrevoit l’homme qu’il était, résolument attachant et drôle.

Nombres de ces poèmes racontent ses amitiés et ses amours. Cette générosité, offerte en poésie, est rare surtout quand elle se permet d’être contemporaine formellement. Avec Kenneth Koch, on se met à penser que rien n’empêche la création contemporaine d’être chaleureuse et accueillante. On a souvent l’image de la poésie ou même de tout ce qui est contemporain comme étant froid et distant. Mais avec ce poète qui influença bons nombres d’auteurices actuelles, on se met à espérer de retrouver dans d’autres mots une honnête chaleur humaine et une drôlerie réconfortante.

 

Joca SeriaLa poésie comme on respire Kenneth Koch

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Chénetier

250p

Adrien

À propos Adrien

Passionné de poésie contemporaine et attaché à l'écriture sous toutes ses formes, engagée ou novatrice.

Vous aimerez aussi

Marielle Hubert, Il ne faut rien dire, POL.

Marielle Hubert, Il ne faut rien dire.

« Il ne faut rien dire », les mots de la mère seront scellés dans …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Powered by keepvid themefull earn money